Collectivités locales : des conseils départementaux accusent 51 mois d’arriérés de salaire

Samedi 12 Juin 2021 - 15:00

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La situation financière devient de plus en plus critique dans les conseils municipaux et départementaux. Par manque de budget, la plupart d’entre eux ne tiennent plus de sessions depuis plusieurs années et les agents totalisent jusqu’à 51 mois de salaires impayés à ce jour.

Face à cette situation, les présidents des conseils municipaux et départementaux ont saisi, le 11 juin à Brazzaville, le bureau du Sénat, pour solliciter son intervention. Ils ont souligné que depuis plus de trois ans, les crédits qui leur sont alloués dans le cadre du contrat Etat-départements ne passent pas. D'où, nombre d’assemblées locales sont quasiment aux arrêts, à l’exception des conseils départementaux de Brazzaville, de Pointe-Noire et du Kouilou.

Sur le plan social, ont-ils soutenu, l’impact est considérable car les travailleurs ne sont plus payés depuis des années. Le nombre global d’arriérés de salaire varie d’un conseil à l’autre et tourne entre 45 à 51 mois.

« Depuis plusieurs années, les conseils départementaux et municipaux vivent une situation critique. Nombreux d’entre eux sont paralysés par manque de financement. Nous espérons sur les recettes issues des taxes fiscales locales ; mais lorsque celles-ci sont versées au Trésor public, elles ne nous sont plus reversées », a déploré Richard Eyeni, président du collectif des présidents des conseils municipaux et départementaux et président du conseil départemental de la Cuvette-Ouest.

Dans son discours d’investiture, le 16 avril dernier, le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso a annoncé dans le budget exercice 2021, 14, 80 milliards francs CFA prévus pour résoudre la question. Les présidents des conseils départementaux continuent à attendre ces financements.

Sans moyens financiers, ils sont dubitatifs sur la mise en œuvre effective de la décentralisation, tel que le gouvernement prévoit, notamment dans le cadre du transfert des compétences dans les domaines de l’éducation, de la santé et des travaux publics.

« Nous sommes préoccupés par votre situation parce que nous devons notre existence à la vôtre. Il nous revient la charge de vous défendre. J’invite le gouvernement à prendre des mesures qui s’imposent afin que tous les transferts de crédit prévus parviennent à chaque collectivité locale pour une gestion efficiente », a indiqué le président du Sénat Pierre Ngolo.

Firmin Oyé

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