Electricité pour tous : la société civile plaide pour la transparence dans le dossier Grand Inga

Samedi 12 Juin 2021 - 16:32

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Relevant des constats sur un flou orchestré dans la réalisation du projet, les organisations membres de la Corap et de la Coalition Toboyi Molili ont fait certaines recommandations aux institutions de la République pour assurer l’accès de la population congolaise à une énergie sûre et abordable.

 

Lors d’un point de presse tenu, le 11 juin, aux Auspices de l’Athénée de la Gombe, à l’issue d’un atelier de renforcement des capacités des journalistes, quarante organisations de la société civile, membres réunies au sein de la Coalition Toboyi molili, ont dénoncé l’opacité qui entoure le projet Inga 3. « Que cache-t-on dans les négociations sur le projet Grand Inga ? ». C’est la principale interrogation qui a englobé les inquiétudes de ces organisations exprimé notamment lors de cette rencontre avec la presse.

Dans ce plaidoyer sur l’accès inclusif de la population congolaise à l’énergie,  ces organisations ont dit non à la signature d’un contrat léonin sur le projet Grand Inga et industries vertes. Elles notent, en effet, que malgré les demandes de transparence et d’implication des communautés locales et de la société civile, les zones d’ombre persistent dans ce dossier Grand Inga autour des informations sur les étapes majeures du projet et des conditions d’implication des nouveaux candidats développeurs pour sa mise en œuvre.

Ce flou, selon ces ONG, se constate également autour de l’autorité légale chargée de la coordination dudit projet, alors que les textes légaux sur l’Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga 3 (ADPI-RDC) ne sont pas encore abrogés. « Ceci pose une question non seulement de légalité mais aussi de cohérence dans les actes posés par l’administration », ont-elles fait savoir. Et de noter qu’il y a également opacité sur le sort réservé à l’accord de développement exclusif signé avec le consortium chinois et espagnol au regard des protocoles d’accord nouvellement signés entre le gouvernement congolais et les investisseurs allemands et australiens, ainsi que dans les protocoles d’accord signés avec les groupes Evagor et Fortescue Metal group sans qu’il y ait un appel d’offres formel dans le cadre de la réouverture du long processus de sélection des développeurs, précédemment clôturé avec la sélection de Pro Inga et de Chine d’Inga 3.

Plus de clarté dans les procédures

Ces ONG qui regrettent l’absence de la société civile et des communautés locales impactées par ce projet dans le processus de négociation et de développement du Projet Inga 3 dit, après ces constats, attendre du président de la République d’exiger la publication des différents accords signés sur Inga et Grand Inga, ainsi que le document de politique du gouvernement sur la mise en œuvre du projet Grand Inga conformément à la loi. Notant que les méga-barrages ne feront que nuire aux communautés et à l’environnement,  de la région, ces organisations appellent le chef de l’Etat à donner la priorité à une énergie décentralisée et durable pour tous les Congolais, et à suspendre le processus des accords de concession au profit du consortium sino-espagnol et Fortescue Future Industrie pour le développement du Grand Inga, « puisqu’ils sont susceptibles de violer la Constitution et les différentes lois du pays ».

 Les ONG exhortent, par ailleurs, le président de la République, d’assurer la participation de la société civile et es communautés locales dans le processus de la mise en œuvre du projet Grand Inga, de garantir les droits du peuple congolais d’accès à une énergie propre et abordable, etc. Elles attendent du Parlement d’interpeller le chargé de mission qui a signé l’accord pour le développement exclusif, ainsi que le ministre des Ressources hydrauliques et Electricité,  et celle du Plan, et de rejeter tous les projets de loi sur Inga ou énergies vertes qui leur sera présenté dans les perspectives de permettre que Fortescue Future Industries puisse implémenter les projets en négociation avec la présidence. Le gouvernement est appelé, quant à lui, à être plus transparent sur le plan du projet Grand Inga et impliquer la société civile afin qu’elle puisse défendre les droits des communautés.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Erick Kasongo, Minione Mbombo et Justin Mobomi lors du point de presse/Adiac

Notification: 

Non