Musique : Vous aimez la guitare ? Vous allez aimer Abia Makita !

Vendredi 30 Juillet 2021 - 13:36

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Abia Makita marche sur les pas de Bill Gibson, Léo Fender et Jim Marshall  comme Armstrong a marché sur la lune !  Un coup de foudre à Stockholm,  un esprit fait de métal et de bois, des riffs au bout des doigts, découverte d’un luthier hors normes du Congo Brazzaville.

Stockholm.  Un Congolais découvre le froid scandinave. C’est là-bas, dans la capitale du Royaume de Suède,  que l’une des nombreuses églises de Brazzaville envoie cet homme-là pour son aptitude à diriger les chorales protestantes et parfaire son niveau jusqu’à ce qu’il devienne professeur de musique.  Cet homme-là, a un fils, qui le suit pas à pas : Abia !  Et Abia de raconter : «  A Stockholm, je chantais dans la chorale de mon père étant gamin. Et puis à 13 ans, j’ai commencé à assister à des concerts de métal, là c’était une toute autre musique et je n’avais plus qu’une envie  de jouer de la guitare rock.  Je n’arrêtais pas d’écouter des groupes comme ACDC,  Scorpions,  Van Halen, Aerosmith, Led Zeppelin, Def Leppard, Guns’N’Roses, plein d’autres encore... J’étais fasciné par ces guitares surpuissantes, saturées ou distordues ».  Il ressortira de ce coup de foudre l’étude approfondie de la guitare à l’Ecole royale supérieure de musique de Stockholm.  

En parallèle, le jeune Abia Makita décroche  avec brio un  B.T.S. en électronique et découvre l’univers fabuleux de la lutherie chez Levin, un fabricant suédois d’instruments de musique, qui aura vendu plus d’un demi-million de ses instruments et acquis une renommée mondiale pour avoir créé les guitares acoustiques Goya. C’est avec un certificat de luthier dans ses bagages qu’Abia rentre au pays à Brazzaville. «  Je suis parti de loin, j’ai longtemps fait mes armes  en tant qu’opérateur son dans le studio d’enregistrement  d’Edouard Nsatou, dit "Ageau", où défilaient certaines gloires de Brazzaville de l’époque.  Aujourd’hui, j’ai mon propre studio, Makitech Record, j’y ai vu passer là aussi pas mal d’artistes, Zao, Philippe Sita, Youlou Mabiala, Dolisiana, Les Bantous de la Capitale, Clotaire Kimbolo, Dimi Antoine, des gens comme ça », a-t-il dit.

Quand il n’est pas dans son studio à martyriser ses tranches de console, Abia Makita est dans son atelier à fabriquer de ses mains des guitares, acoustiques, électro-acoustiques, électriques, guitares basses, amplificateurs ou pédales d’effets. Il adapte encore des microphones cellules pour des instruments traditionnels comme la sandza ou le ngonfi. L’atelier d’Abia a des allures de laboratoire où il expérimente différents types de bois en sa qualité de luthier : «  Luthier, je ne sais même plus si c’est un métier tellement c’est une passion.. Pour chaque instrument, je travaille soigneusement chaque sonorité en utilisant différents bois, l’eucalyptus, le cèdre, le bilinga, le sapin et le bois de fer que l’on appelle ici le bois noir et que je trouve à Dolisie ou Pokola. Je suis une sorte de maniaque du son »,  a-t-il confessé avant de rêver à voix haute : "Peut-être que ma marque Abia laissera son empreinte ici au Congo-Brazzaville comme Levin en Suède, que mon nom soit entendu, un peu comme celui de Bill Gibson, Léo Fender ou Jim Marshall ".

Ne croyez pas que son goût de la musique métal du temps de sa jeunesse se soit envolé. Abia Makita a fondé  l’unique groupe de métal au Congo, METALLECTRIC,  sortant du reste, début 2020, l’album «  Come back » sur le marché. «  Les guitares saturées ou avec distorsion ce n’est pas très congolais,  j’en entends assez peu ici, hormis Zina Hope qui fait quelques titres rock et que je connais par ailleurs.  Ce n’est pas dans notre culture, moi je suis tombé dedans tout petit alors même si je suis pris à l’atelier ou au studio, je trouve toujours un moment  pour jouer riff ou solo comme un Guitar Hero »,  a conclu Abia.

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Abia Makita

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