Genre : la CEEAC et l’ONU souhaitent développer leur coopération

Au menu des entretiens, la recherche des voies et moyens d’une nouvelle coopération entre les deux institutions. Pour une visite de courtoisie, la rencontre a pris l’allure d’une véritable séance de travail où les dirigeants de la CEEAC et de l’ONU Femmes ont balisé la voie en vue de poser les jalons de leur nouvelle collaboration.

Le président de la Commission de la CEEAC, qui avait à ses côtés la commissaire en charge de la promotion du Genre, du développement humain et social, Yvette-Ngandu Kapinga, a fait un bref rappel sur l’existence des instruments dans le domaine du genre et de l’autonomisation des femmes à la CEEAC, notamment la politique genre de la CEEAC et son plan d’action de mise en œuvre ; le plan d’action régional de la CEEAC pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies ; le plan d’action sur le genre et agriculture ; le plan d’action sur le commerce transfrontalier des femmes ; et le plan d’action genre sur la gestion des risques et catastrophes.

L’ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo s’est félicité de la bonne collaboration des équipes des directions techniques de ONU Femmes et de la CEEAC qui travaillent déjà conjointement sur certaines activités, notamment sur la mise en œuvre de la résolution 1325 sur « Femmes, paix et sécurité » et le soutien à l’entrepreneuriat féminin en Afrique centrale.

Cette mission qui arrive à point nommé a permis aux interlocuteurs de faire le bilan du  partenariat entre la CEEAC et ONU Femmes et de concrétiser l’idée d’un mémorandum d’entente  (MOU) entre les deux organisations, comme l’ a souhaité le dirigeant de la Commission de la CEEAC avant de rappeler: « Je suis informé du travail qui a été fait dans le cadre de l’élaboration du MOU par nos différentes directions sous l’égide de la commissaire du département Genre et vous-mêmes à l’issue de la réunion bilatérale tenue au mois de juillet de cette année en visioconférence».

Le président de la Commission de la CEEAC a souligné que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes font partie des priorités de la feuille de route de son mandat. Elles sont matérialisées dans le plan stratégique indicatif 2021-2025 de la CEEAC contenu dans l’un des objectifs spécifiques du département Promotion du genre, développement humain et social.

Au vu de ce qui précède, la CEEAC s’est dite dans de bonnes dispositions pour concrétiser le partenariat dans le cadre d’un MOU CEEAC-ONU Femmes. Elle a souligné la nécessité d’élaborer un plan d’action conjoint sur les axes prioritaires communs aux deux institutions pour un appui à l’opérationnalisation des activités genre, préconisées dans le plan stratégique indicatif 2021- 2025 de la CEEAC.

Divers axes de coopération

Dans une coïncidence de vues partagées, les deux parties ont esquissé quelques axes de coopération entre la CEEAC et ONU Femmes, précisément la promotion de l’autonomisation économique des femmes et leur représentation dans la gouvernance économique, l’amélioration de la participation des femmes dans la gestion des conflits et la lutte contre les violences faites aux femmes.

Pour y parvenir, elles s’appuieront sur le développement de la convention régionale pour la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique centrale, ainsi que la mise en œuvre du plan d’action régional de la CEEAC sur la résolution 1325 sur femmes, paix et sécurité et l’amélioration de la santé des femmes, l’accès équitable aux services sociaux et la prise en charge des personnes atteintes du VIH.

« L’ONU Femmes veut ouvrir une représentation au Gabon, même si le gouvernement gabonais n’en a pas encore fait une demande formelle », a déclaré Oulimata Sarr, qui a déploré que le niveau économique d’autonomisation des femmes en Afrique centrale n’est pas encore considérable.

La dirigeante de l’ONU Femmes a offert un pagne symbolisant l’anniversaire de la conférence de Beijing sur les femmes en 1995. Une conférence qui a marqué un tournant historique dans la lutte des femmes pour la promotion de leurs droits. Le président de la Commission de la CEEAC a été élevé au rang de champion de la responsabilisation des femmes, un honneur que l’impétrant a accueilli avec beaucoup de plaisir et engagement.

Gilberto Da Piedade Verissimo et Oulimata Sarr ont ensuite évoqué les situations de crises dans la région au cours desquelles les femmes sont les premières victimes et qui constituent aussi les facteurs de décrochage scolaires chez les jeunes femmes.

A l’issue de l’entretien, les deux interlocuteurs se sont accordés sur la nécessité de soutenir le partenariat en vue de favoriser l’harmonisation, la coordination et la complémentarité des approches des stratégies sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. En d’autres termes, il s’agit de mettre en place un cadre de coopération qui va faciliter et renforcer la collaboration entre la CEEAC et ONU Femmes, dans le cadre de la mise en œuvre des activités dans le domaine du genre identifiées dans le plan stratégique indicatif de la CEEAC 2021-2025.