Entretien: Coco Eale pour l’implication de l’Etat dans l’organisation du football

Jeudi 26 Août 2021 - 18:30

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Ancien joueur de l’AS V.Club et du Daring Club Motema Pembe (DCMP) de Kinshasa, le milieu défensif Coco Eale a fait un break depuis deux saisons. Cela n’est cependant pas synonyme de fin de carrière, en dépit de la trentaine révolue. Il espère jouer encore quelques années avant de raccrocher définitivement ses crampons, lui qui est déjà dans la voie de l’encadrement de la jeunesse, étant initiateur d'une école de football à Kinshasa.

Dans un entretien exclusif à « Le Courrier de Kinshasa », Coco Eale a plaidé pour l’implication directe de l’Etat dans l’organisation de la pratique du football, en particulier, et tous les sports en général, en République démocratique du Congo (RDC). Parlant de lui, il a indiqué : « J’ai débuté ma carrière à Mbandaka, dans la province de l’Equateur, avant de venir à Kinshasa où j’ai évolué dans plusieurs clubs comme V.Club, DCMP, Shark Club (le club n’existe plus, ndlr), MK du président Max Mokey Nzangi. Ensuite, je suis allé dans l’Est du pays et j’ai joué à Maniema Union de Kindu, Dauphin Noir de Goma, Muungano de Bukavu… ». Coco Eale a également fait des essais positifs en Afrique du Sud, mais il n’a pas pu signer de contrat.

Avec la réputation d’un récupérateur rugueux, il a joué pendant une saison à Manga Sport au Gabon après son départ du DCMP. A son retour de Libreville, il a réintégré V.Club. Coco Eale n’a pas eu sa chance en sélection A de la RDC, mais il a été international junior. « J’ai joué en équipe nationale junior après le départ de Mbala Biscotte et Ilongo Saddam. Le sélectionneur à l’époque, c’était Guillaume Ilunga et David Mwakasu de Mazembe. Mes coéquipiers en sélection, ce furent le gardien de but Dilma Mabula, Tychique Ntela, Thierry Kasereka, Kimuaki,… On a joué même contre le Congo Brazzaville après l’organisation de leur CAN junior, à Pointe-Noire, contre Ibara, etc.», a-t-il expliqué.

Quant à la suite de sa carrière, le milieu défensif a fait savoir : « Je suis en ce moment en pleine réflexion, j’ai eu de problèmes dans ma carrière et j’ai fait un break après mon passage à Muungano avec le coach Bruno Bla. Je devrais ensuite rejoindre le coach Guy Bukasa (actuellement à l’équipe nationale) au Rwanda et qui s’apprêtait pour aller en Tanzanie. Mais c’est la pandémie de covid-19 qui a tout perturbé ». Et de confier : « Je ne suis pas en contact direct avec les dirigeants de mes anciens clubs ici à Kinshasa, mais on se connait très bien. J’ai des sollicitations sur place au pays, peut-être pas de la part de grands clubs, et j’examine. Mais je souhaite me relancer à l’étranger, afin de changer d’air et jouer encore un peu plus longtemps. Si je rejoue au pays, je pourrais abréger ma carrière, car les conditions locales sont difficiles ».

Niveau du football et implication de l’Etat…

Coco Eale a aussi eu quelques mots sur le niveau du football, mettant plus l’accent sur les moyens financiers nécessaires afin de prétendre à un top niveau en Afrique. « Je ne vais pas être dur dans un sens et non dans l’autre. Pour avoir un top niveau, il faut que bien de facteurs soient réunis. C’est tout un engrenage. Il faudrait qu’on mette les moyens nécessaires, et l’Etat doit s’impliquer. Déjà des dirigeants sportifs s’investissent considérablement, avec leurs propres moyens financiers. Là, on tourne à rond, on essaie de mieux faire pour décoller, mais les moyens font toujours défaut », a-t-il lâché.

Coco Eale n’a pas de contact direct avec les animateurs de l’Union des footballeurs congolais (UFC), syndicat des footballeurs congolais. Mais il a souligné qu’à une époque, l’UFC a été précieuse avec des conseils et sensibilisait parfaitement bien les joueurs sur les droits et des préalables avant de signer un contrat, par exemple.

Il a conclu ses propos par une profonde préoccupation : « Ce qui me fait mal, c’est l’organisation du football au pays. L’Etat doit résolument s’y impliquer pour l’amélioration des conditions d’organisation de la pratique du football dans son ensemble en République démocratique du Congo. Je prends l’exemple de l’Afrique du Sud, où les conditions sont très bonnes au point que beaucoup de joueurs ne s’exilent pas. Avec une bonne organisation et amélioration des conditions au pays, on peut rehausser le niveau du football et permettre aux talents locaux de s’exprimer mieux, pour ensuite bien intégrer la sélection, en compagnie de jeunes qui évoluent à l’étranger ».

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Coco Eale

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