Séminaire artistique : « Vivre le design comme industrie créative » d’après 26.24 Masolo

Jeudi 16 Septembre 2021 - 15:52

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Cinq principaux intervenants ont offert leurs perspectives sur le sujet de la conférence initiée par Congo Design Arts (CDA), le 15 septembre en fin de matinée, dans la salle de promotion de l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa (ABA).

Le premier séminaire du design 26.24 Masolo « Vivre le design comme une industrie créative » (DR)Conférence de lancement, le séminaire du design 26.24 Masolo, organisée autour du thème « Vivre le design comme une industrie créative », a porté sur le Design textile, le mobilier et l’Art-Design. Prélude jugé nécessaire à l’exposition prévue le 16 septembre dans la salle d’exposition de l’ABA, il a été animé par divers experts de compétences différentes œuvrant dans le textile.

L’univers de la mode a été exploré à travers l’exposé de Rita Mayala, responsable de l’atelier Mosala Collection et assistante à l’Institut supérieur des arts et métiers (Isam). La cheffe d’atelier a partagé son expérience sur la spécialité maison, savoir la technique du tricot sur le vêtement. L’assistance a été informée sur son travail réalisé à partir de la maille traditionnelle faite à la main incorporée aux vêtements qu’elle réalise.

Iviart Izamba, chargé de recherche au tout nouveau département Design à l’ABA, a fait le lien entre le Design et l’art. À l’occasion, il a évoqué le programme lancé cette année dont l’essentiel porte sur des projets à caractère domestique. Lesquels offrent des possibilités pouvant répondre à divers problèmes qui se posent, notamment pour le séjour, l’espace nuit, la partie des services : cuisine et réserve, ou encore la terrasse.

Centré sur le Design textile, Ngeleka Lungenyi, président de la commission Iso textile et cuir en République démocratique du Congo (RDC), a abordé le sujet sur les défis à relever, se fondant sur les trois types de Design textile : Design appliqués (Printed textile design), Design structuraux (Woven textile design) et Design techniques mixtes (mixed media textile). C’est à partir de l’Université des arts de Kyoto, au Japon, que pour sa part, Meni Mbugha, également enseignant à l’Isam, a fait part de l’expérience qu’il acquiert partant de l’héritage culturel à travers l’usage des teintures naturelles. L’univers du Design mobilier exploré par Tankila Tankwey de Tankila Studio partant de réalisations personnelles notamment la Chaise connectée et le Canapé C-Vi.Tankila Tankwey parlant du mobilier design (Adiac)

Directeur général de Congo design art (CDA), Cédrick Nzolo a dit au Courrier de Kinshasa que « toutes les interactions proposées à la conférence sont une passerelle menant à l’exposition » du lendemain. Ouvert au public du 16 au 30 septembre, « fruit de collaborations entre designers sur le plan du design textile, du design artistique mais surtout du mobilier, elle met essentiellement en lumière 26.24. Masolo ». Savoir que ce projet de CDA « est aussi une expression de sa vision autour de la créativité, surtout de la manière de vivre le design comme une industrie créative ». « 26.24. Masolo » fait référence aux vingt-six provinces de la RDC et aux vingt-quatre communes de Kinshasa. Ces entretiens englobent « les vingt-six provinces qui représentent l’étendue du pays en terme de créativité » et ce que la capitale peut offrir. Quant à l’icône du projet, représentée par un cerveau ouvert, symbolise une tête remplie d’idées qui ne demandent qu’à éclore.

Arrêter de se victimiser

Depuis 2015, rappelle Cédrick Nzolo, « CDA travaille au niveau de l’enseignement mais aussi de la manière dont le design va se vivre dans le contexte congolais ». Son discours est simple : « Nous pensons qu’il faut arrêter de se victimiser ». « J’enseigne depuis dix ans et le discours est toujours le même : Il n’y a pas d’industries. Et donc, dans ce cas où le textile va-t-il se produire ? Où va-t-il se vendre ? », fait-il remarquer. Il dit se lasser de ces jérémiades quotidiennes qui n’avancent à rien  : « Lorsque nous étions à Utexafrica, nous pouvions… Ce sont des propos que j’ai entendus et entends tout le temps. Nous ne sommes plus à cette ère d’Utexafrica, ne pouvons-nous donc pas changer de disque ? Ne pouvons-nous pas essayer autre chose à la place ? ». Le designer soutient à ce niveau que 26.24 Masolo se propose à cet effet d’essayer autre chose sur le plan du design textile : « C’est vrai qu’il y a tout un tas de possibilités numériques à exploiter mais si on ne les a pas, doit-on rester là sans rien faire ? C’est l’interrogation que nous lançons à travers le 26.24 Masolo ».

La conférence du 15 septembre, premier séminaire 26.24 Masolo, constitue un début des activités design qu’entend organiser annuellement CDA. « Notre objectif c’est d’en tenir chaque année sur des thématiques liées au Design textile parce que si nous n’avons pas proposé autre chose à part le raphia, cela ne veut pas dire qu’il n’y a que cela. La diversité, elle existe, ne pouvons-nous pas l’exprimer autrement ? », interroge Cédrick Nzolo. Et de conclure, il affirme  : « les possibilités qui se présentent à nous, ne pouvons-nous pas les regarder autrement ? C’est cela le challenge du 26.24. ».  

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le premier séminaire du design 26.24 Masolo « Vivre le design comme une industrie créative » / DR Photo 2 : Tankila Tankwey parlant du mobilier design /Adiac

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