Littérature : le Cercle des amis des écrivains noirs engagés organise un café littéraire

Lundi 18 Octobre 2021 - 18:45

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Organisé à l’intention des élèves des lycées Pierre-Savorgnan-de-Brazza, Récociliation et Ecole internationale turco-congolaise par Tristell Mouanda Moussoki, responsable du Cercle des amis des écrivains noirs engagés (Cene), le café littéraire tenu le 16 octobre a permis de mettre en exergue l’écrivain ayant remporté le prix "Les Afriques".

Avant d’expliquer à l’auditoire ce que c’est que la Cene littéraire, Tristell Mouanda Moussoki a invité tous les participants à observer une minute de silence en mémoire du professeur- poète Dominique Ngoie-Ngalla et du romancier Julien Ludovic Nkodia. 

Créé en 2015 par Flore Agnès Nda Meitz, avocate de nationalité camerounaise résidante en Suisse, la Cene littéraire a pour but de promouvoir et défendre des œuvres littéraires produites par les écrivains afro descendants en mettant en exergue une cause humaine, sociétale, idéologique, politique, culturelle, économique de l’Afrique ou de sa diaspora. Il s’agit aussi de donner un supplément de visibilité à des auteurs noirs vivant en Afrique ou à la diaspora (Amérique, Europe, Caraïbes, Pacifique, etc…).  Les principales activités de la Cene littéraire se concentrent à travers des rencontres littéraires avec des écrivains, des résidences littéraires et soutiens en tous genres. Un prix littéraire dénommé (Prix Les Afriques) est remis à chaque édition aux plus méritants depuis 2016. La Cene est présente au Cameroun, au Burkina Faso, au Congo, au Sénégal, au Togo et au Niger.

En réalité, la Cene littéraire, a précisé Tristell Mouanda Moussoki, participe à décomplexer les littératures d’auteurs noirs qui sont dans le contexte francophone en particulier (y compris en Afrique), de littératures périphériques que l’on voit peu, que l’on entend peu, et en conséquence que l’on ne lit que très peu. Le prix "Les Afriques" se distingue des autres prix littéraires du fait que les droits de l’œuvre primée sont achetés à l’éditeur dans le but de l’imprimer en milliards d’exemplaires afin de les distribuer gratuitement dans les lycées, universités et autres lieux de culture du continent africain. Tristell Mouanda Moussoki a fait savoir à l’auditoire que ce qui les rassemble s’articule autour du livre de John Elnathan, un écrivain de nationalité nigériane, auteur du livre Né un mardi et lauréat du prix "Les Afriques". Né en 1982 au Nigeria, avocat de formation, romancier et satiriste nigérian, l’auteur de Né un mardi a aussi remporté le prix de littérature "Betty Trask".

Né un mardi est un roman positif et violent à la fois, où les êtres qui le composent sont dans la brutalité, tortures, décapitations, fusillades, a expliqué Tristell Mouanda Moussoki. En effet, Dantala, personnage principal, est un ancien almjiri (Shégué) qui vit dans la rue avec des jeunes voyous. Lors des élections, ils sont payés par "Le petit parti" pour causer des troubles. Alors qu’ils essaient d’incendier les bureaux d’un parti politique concurrent, "Le grand parti", leur action tourne à l’émeute et Dantala doit s’enfuir pour sauver sa vie. Né un mardi est en quelque sorte le journal de Dantala, témoin de la montée de l’intégrisme musulman au Nigeria. C’est un livre qui permet de construire une vision de la vie. D’où, il a invité la nouvelle génération africaine en général et congolaise en particulier à prendre son destin en mains, car une jeunesse mieux formée c’est celle qui prendra la destinée de l’État.

Pour sa part, faisant un bref aperçu de l’œuvre de John Elnathan, Ulrich Bakoumissa a indiqué aux élèves du lycée Pierre-Savorgnan-de-Brazza que ce livre renseigne le lecteur sur la véritable restauration de l’islam mettant fin au schisme qui se dessine entre les vrais musulmans et les chiites. Ce schisme se dessine comme l’affirme l’auteur : « la souffrance de l’islam », (P.145). Pour cela, il invite tout musulman à se soumettre uniquement à Allah et non à un autre individu. Comme en témoignent ces lignes : l’islam est synonyme de soumission. De soumission à la volonté d’Allah. Et la volonté d’Allah n’est pas la volonté des infidèles ou la volonté de l’Amérique. « L’islam signifie que ne nous soumettons à rien ni à personne en dehors d’Allah » (P.94).

Né un mardi, a poursuivi Ulrich Bakoumissa, est un livre à lire avec modération. « Vous remarquez comment, à partir du personnage Dantala, le romancier nous démontre comment pouvons-nous échapper au grand danger là où les autres perdent leur vie par des tueries, des guerres politiques, des injustices religieuses quand on est innocent en comptant seul au Grand Dieu qui sait sonder nos cœurs et nos intentions», a-t-il indiqué.

Tristell Mouanda Moussoki a été nommé responsable de l’association internationale Cene littéraire Congo par Flore Agnès Nda Meitz, présidente directrice générale de cette association culturelle réunissant les universitaires, les écrivains, les lecteurs engagés qui se rencontrent souvent pour discuter autour des œuvres des écrivains africains. 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Tristell Mouanda Moussoki ( en rouge) avec les membres du Cene littéraire pendant les allocutions /DR Photo 2 : Les élèves du lycée Pierre-Savorgnan-de-Brazza lors du café littéraire /DR

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