Journée africaine de la jeunesse : des jeunes revendiquent leur place dans les instances de décisions

Mardi 2 Novembre 2021 - 13:30

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Réunis le 1er novembre au Centre international de conférence de Kintelé, dans la banlieue-nord de Brazzaville, à l’occasion de la Journée africaine de la jeunesse, sous le patronage du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, des jeunes du continent ont exprimé leurs aspirations au cours d’un dialogue intergénérationnel.

Placée sur le thème « Définir le futur aujourd'hui, une solution menée par les jeunes pour construire l'Afrique que nous voulons », l’édition 2021 de la journée a été célébrée en République du Congo par des jeunes venus du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Burundi, du Cameroun, du Tchad, du Gabon, de la République démocratique du Congo, du Rwanda et de la République centrafricaine. Proclamée et instituée en 2006, la Journée africaine de la jeunesse est une occasion offerte aux dirigeants du continent d'exploiter le potentiel des jeunes et d'en tirer profit pour améliorer la vie de ceux qui y vivent.

Le coordonnateur du comité ad hoc, Bersol Exaucé Ngambili Ibam, a rappelé que dans certaines sous-régions dont l’Afrique occidentale et centrale, les jeunes représentent plus de 60% de la population. « Cette journée est importante parce que les jeunes non seulement forment la majorité de la population, mais sont aussi le plus grand atout du continent…Nous devons renforcer les investissements en faveur de la jeunesse. Nous, jeunes africains engagés, avons cessé de nous désirer ailleurs, nous nous concentrons sur la construction de l’Afrique », a déclaré l’ancien président du Conseil national de la jeunesse du Congo.

Rendant publique la déclaration du président de la commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, la présidente du Conseil national de la jeunesse du Cameroun, Fadimatou Yao Ousmanou, a souligné l’importance de la mobilisation des jeunes dans la responsabilité et l’obligation de rendre des comptes.

Le ministre en charge de la Jeunesse, Hugues Ngouélondélé, quant à lui, a rappelé que l’organisation de cette rencontre est une manière louable de célébrer la reconnaissance accrue des jeunes en tant qu'agent clé pour le changement social et la croissance économique dans tous les domaines de la société africaine. Ceci conformément aux aspirations de l'agenda 2023. « La jeunesse doit donc être une force de propositions et d'actions capable de produire des résultats devront améliorer de façon substantielle l'univers africain. Elle doit être une force porteuse de changement d'une réelle dynamique dans l'innovation et la créativité pour le continent », a-t-il souligné.

La jeunesse interpelle les gouvernants

Le fait marquant de la célébration de cette journée a été le dialogue intergénérationnel avec pour thématique « Jeunes, levons-nous et bâtissons ». Le Premier ministre congolais, Anatole Collinet Makosso, était face à la jeunesse pour débattre des préoccupations des jeunes, entre autres, l’immigration ; l’éducation; la formation qualifiante et l’emploi; la sécurité et la paix ainsi que la recherche et l’innovation. Les jeunes ont également interrogé le chef du gouvernement congolais sur le dernier sommet France-Afrique organisé par le président français, Emmanuel Macron. 

Pamela de la République centrafricaine a, par exemple, interpellé les dirigeants africains sur les crises à répétition observées sur le continent. Selon elle, l’une des raisons est la mauvaise gouvernance et la démocratie qui a pris une autre tournure en Afrique. « Nous devons être vos partenaires. Pour régler ces problèmes, il faut que nous ayons de la place à vos côtés ; nous avons des politiques qui ne sont pas adaptées aux besoins et aux aspirations des jeunes. Si l'on veut développer l’Afrique, si l’on veut que l’Afrique se développe, il faut prendre en compte les besoins et aspirations des jeunes qui ont le leadership, qui ont des compétences pour contribuer au développement de leur pays », a-t-elle proposé, s’appuyant sur la résolution 22-50 du Conseil des Nations unies qui demande aux Etats membres d’impliquer les jeunes à tous les niveaux.

Adhérant à certaines propositions faites par les jeunes, Anatole Collinet Makosso a invité la jeunesse africaine à changer de paradigme. Pour le Premier ministre congolais, les dirigeants africains sont convaincus qu’ils ont une jeunesse prête, formée et capable de relever les défis. « Le seul problème est que la jeunesse africaine n’est pas convaincue de sa formation, parce qu’elle critique le système éducatif qui l'a formée. Comment veut-on qu’on soit pris au sérieux par nos partenaires si la jeunesse africaine continue à confesser que nous avons un système éducatif moribond ? », s’est-il interrogé.

Il a, par ailleurs, rappelé que dans plusieurs pays africains, des jeunes promus aux postes de responsabilités sont souvent victimes des attaques de leurs collègues dans les réseaux sociaux, alors que ces derniers ont consenti d’énormes efforts pour défendre la cause juvénile. « Il faut donc changer de paradigme, il faut commencer par faire la promotion de vos jeunes qui sont élevés en dignité », a-t-il poursuivi.

S’agissant de la rencontre Macron-jeunesse africaine, Anatole Collinet Makosso a indiqué que la fosse note est de l’avoir comptabilisée comme 28e Sommet parce qu’on ne peut pas compter deux choses de natures différentes.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1-Le Premier ministre entouré du panel pendant le dialogue/ DR 2- Les officiels posant avec les participants/DR

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