Portrait : Naomie Koffi au service des malentendants

Enseignante spécialisée pour les Cajoutiers, une association qui œuvre dans le domaine de l’éducation inclusive, Naomie Koffi met ses compétences à disposition des enfants issus de familles pauvres, des sourds et enfants trisomiques.  Elle se dirige ensuite vers des études de journalisme dans le multimédia à Lille, en France. De retour en Afrique, elle continue à évoluer dans le domaine du journalisme jusqu’à la fracture occasionnée par le début de la pandémie à coronavirus.

L’apparition de cette maladie ne laissait pas présager la durée de celle-ci, à en afficher un caractère quasi-permanent, et tous ses multiples rebondissements. Dans le souci de rendre cette information disponible pour les personnes sourdes, Naomie Koffi a créé la plateforme digitale « S’il me manquait la voix » afin de diffuser toutes les mises à jour relatives à la pandémie à cette partie de la population.

L’initiative rencontre un certain succès et Naomie décide alors de diversifier son contenu. Elle fait désormais, à la fin de chaque semaine, un résumé de l’actualité du Sénégal où elle réside et l’actualité internationale qu’elle propose à ses abonnés sur les réseaux sociaux, particulièrement sur la chaîne Youtube consacrée à la plateforme. Le succès est tel que le président sénégalais, Macky Sall, remarque son travail sur les réseaux sociaux et l'en félicite via son compte Twitter. L’intervention de Macky Sall lui accorde ainsi une certaine aura et la renforce dans son travail, absolument bénévole.  

A côté de la diffusion de l’actualité interprétée en langue de signes, Naomie fait désormais la promotion des réussites de personnes sourdes et muettes. Chefs d’entreprise, sportifs et autres trouvent désormais en sa plateforme un moyen d’expression pour faire valoir leur dignité au même titre que les personnes dites normales. Naomie considère « qu’une attitude inclusive permet aux personnes handicapées de mettre leurs talents au service de la société ». Selon elle, le langage des signes devrait faire partie du programme scolaire de tous les élèves au même titre que le sont le français ou les langues étrangères. Elle œuvre ainsi par son message à un monde plus inclusif.

Distinguée par sa sensibilité et par son travail, Naomie met enfin son expérience au service d’une organisation de défense des droits des personnes handicapées : Society Without Barriers-Côte d’Ivoire où elle est chargée de communication et du service des interprètes en langue de signes. Elle fait ainsi partie des âmes qui créent des ponts entre les Hommes et, à une époque où la société est de plus en plus polarisée, son engagement ne peut être que loué.