Médias sociaux : l’art du buzz !

Vendredi 18 Février 2022 - 11:41

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Sur la grande toile, le buzz est devenu une pratique récurrente et quasi obsessionnelle pour les artistes.  Une technique marketing dans l’air du temps qui pose parfois question.

 

 

Au Congo Brazzaville, l’art, que l’on aimerait avec un grand A, souffre par trop souvent d’artifices et, pour s’extirper de la masse, nombre d’artistes s’emploient à créer la rumeur, celle qui fera du bruit sur la toile. Buzz, voilà le mot lâché ! Et, pour certains, il est quasi obsessionnel. Le buzz, terme anglais signifiant « bourdonnement », est ainsi mis à toutes les sauces, parfois indigestes, pour accroître sa visibilité et se donner une allure « people » attachée d’une notoriété où la forme prévaut sur le fond.

Cette agitation marketing, qui vise à obtenir un retentissement médiatique, donnerait-elle raison à ceux qui vantent haut et fort leur statut d’artiste incontournable ?   Il semble hélas que oui. Ça marche ! Le buzz s’inscrit, en effet, dans un mode superficiel à l’image de la société d’aujourd’hui, où l’information est maintes fois manipulée et s’inscrit comme un phénomène de mode auquel il est difficile d’échapper.  L’effet, s’il est passager, se doit d’être immédiat.  Peu importe la manière.

Dans ce bourdonnement continu, n’en déplaise aux puristes, il convient malgré tout d’observer que l’art n’est pas toujours à la hauteur de l’emballage, souvent trompeur. Car, c’est une évidence, la grande toile n’est pas tissée d’humilité et le succès s’autoproclame avec l’espoir qu’il fasse tache d’huile pour que la magie illusoire opère. La valeur artistique, subjective à souhait, cède sa place au marketing et nos émotions, à nos corps défendant, cèdent peu à peu la place au sensationnel.  Et voilà que ce siècle s’enrichit, maigre consolation, d’un vocabulaire d’anglicismes comme bad buzz ou fake. Ainsi va la vie sur Internet. 

Par chance, au cœur du matraquage et du ramdam, certains buzz naturels ne sont agités par aucun levier autre que celui que les internautes décident de leur propre gré en amateurs d’art avertis.  Comme pour dire que la toile n’est pas qu’un miroir aux alouettes.

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Illustration

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