Education : des élèves édifiés sur l’importance de la langue maternelle

Mercredi 2 Mars 2022 - 18:15

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Dans le cadre de la Journée mondiale de la langue maternelle célébrée en février de chaque année, l’Association Bantou culture, en partenariat avec l’école privée Mère Theresa, a organisé, le 26 février dernier, à Brazzaville une conférence-débat sur le thème « L’imposture de la langue maternelle en milieu scolaire ».

 

 

 

C’est dans le but de sensibiliser, conscientiser, édifier et rendre hommage à la Journée mondiale de la langue maternelle que l’Association Bantu culture a rassemblé un public hétérogène composé notamment des  conférenciers, des professeurs, des élèves en classe de quatrième et troisième, des parents d’élèves et des journalistes de divers horizons pour échanger et débattre sur les langues maternelles telles le lingala, le kituba et les autres langues ethniques qui sont jusque-là un tabou dans les écoles et dans la majeure partie des familles congolaises « Nous célébrons cette journée, question d’accompagner les organisations internationales dans la promotion du multilinguisme à travers le monde. La langue maternelle est définie comme la première langue que l’enfant parle quand il est né. Aujourd’hui, avec la mondialisation, nombreux sont les jeunes, les élèves qui ne s’intéressent plus à leur langue maternelle au profit de celle de Molière. C’est pourquoi l’Association Bantou culture, dans sa vision de promouvoir la culture africaine en général et congolaise en particulier, veut montrer l’importance et la place de cette langue dans l’éducation des enfants et de tous », a fait savoir Chérel Otsamingui, président de l’Association Bantu culture.

Glory Oyindza, enseignant actif de français et l’un des conférenciers, a fait une autopsie de la langue maternelle en prenant l'exemple sur le roman « Le Pleurer-rire » de l’écrivain congolais Henri Lopes dans lequel on retrouve certains mots en lingala. « L’expression langue maternelle existe depuis le VIe siècle. Aujourd’hui, la législation congolaise ne permet pas à un enfant de s’exprimer en cette langue à l’école. Or, il y en a qui ne comprennent pas totalement le français,  ce qui fait qu’ils sont marginalisés. Pourtant, nous retrouvons dans l’ouvrage de l’écrivain congolais  Henri Lopes (le Pleurer-rire) des mots comme pili-pili (le piment), elengui (délicieux), sukali (sucre) qui sont en lingala et font leur apparition dans le français, et aujourd’hui cela est autorisé », a-t-il dit. Il a également profité de l’occasion pour exhorter d’autres professeurs à enseigner aux enfants d’autres cultures via la langue maternelle.

Quant à Noram Diez Oboula, élève en classe de troisième, il a déclaré : « Nous avons des langues ethniques qui sont propres à nous, que les professeurs peuvent mettre en pratique pour nous faire comprendre le cours si jamais cela nous semble difficile. A la maison, nos parents ne doivent plus nous influencer à vouloir impérativement magner le français, nous devons valoriser nos langues parce que nous sommes des bantous ».

Rappelons que la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle a été instaurée par  l’Unesco depuis 1999. C’est à partir de l’an 2000 qu’elle est observée dans le monde entier afin de rappeler que la diversité linguistique et le multilinguisme sont essentiels pour le développement durable.

                                                                          

Divine Ongagna

Légendes et crédits photo : 

Les participants après la conférence

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