Journée du 8 mars : les femmes des médias sensibilisées au leadership responsable

Mardi 8 Mars 2022 - 11:41

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La rencontre organisée la veille de la célébration de la Journée internationale de la femme par le département Genre de l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) a tourné autour du thème « Leadership féminin dans les médias ».

Le département Genre de l’Olpa a organisé, le 7 mars à son siège de Kasa-Vubu, à Kinshasa, une journée de réflexion avec les femmes journalistes, sous la facilitation de la cheffe du département Genre de l’Olpa, Nancy Zombo. A cette occasion, la secrétaire exécutive par intérim de l’Olpa, Chancelle Nsingi, a axé sa communication sur la portée réelle de la journée de la femme et du message de l’ONU. Elle a donné l’historique de la Journée internationale de la femme et son thème de cette année, avant de se pencher sur la théâtralisation du 8 mars en République démocratique du Congo (RDC), et le fonctionnement du Département Genre de l’Olpa.

Pour l’oratrice, la Journée des femmes ou Journée internationale pour les droits des femmes a été instituée dans le but de réfléchir sur les conditions des femmes dans le monde et pour lutter contre les inégalités face aux hommes. Et de noter que les origines de cette journée s’inscrivent dans un contexte de lutte des femmes au début du XXe siècle pour acquérir des droits déjà accordés aux hommes (le droit de vote, par exemple), de meilleures conditions de travail et l’égalité entre hommes et femmes. « La première journée nationale des femmes eut lieu le 28 février 1909 aux États-Unis d’Amérique suite à une déclaration du parti socialiste américain », a-t-elle soutenu.

Les femmes dans l’action climatique

S’appuyant sur le thème international de cette année, Chancelle Nsingi a rappelé que l’ONU a insisté sur une forte mobilisation pour l’action climatique en faveur des femmes, par les femmes. « Se basant sur les dernières données, l’ONU est d’avis qu’il y a un lien vital qui existe entre le genre, l’équité sociale et les changements climatiques. Les femmes et les filles subissent les plus forts impacts de la crise climatique, car celle-ci amplifie les inégalités existantes entre les sexes et met la vie et les moyens de subsistance des femmes en danger », a-t-elle expliqué. Et de faire remarquer que dans le monde entier, les femmes dépendent davantage des ressources naturelles, bien que l’accès à celles-ci soit moindre; par ailleurs, elles portent souvent une responsabilité disproportionnée dans l’obtention de la nourriture, de l’eau et du carburant.

Théâtralisation du 8 mars en RDC

La secrétaire exécutive par intérim de l’Olpa s’est étonnée qu’« au lieu de réfléchir sur la condition de la femme ou la jouissance de ses droits fondamentaux, 85% des femmes congolaises assimilent le 8 mars à une journée festive ». A l’en croire, certaines d’entre elles, au passage, désertent les lieux de travail, d’autres telles les étudiantes font l’université buissonnière, les ménagères s’éclipsent momentanément des foyers pour s’amuser, les vendeuses de pagne, les couturiers et tenanciers des bars ou bistrots font de bonnes affaires, etc. « Chose grave, le fameux pagne n’est plus cousu avec décence, mais il est plutôt sexy », a-t-elle regretté.

Appelant à une réflexion de la part des femmes des médias, Chancelle Nsingi pense qu’il est grand temps pour ces dernières de s’impliquer aussi dans la sensibilisation de la gent féminine sur l’essence même de cette journée.

La secrétaire exécutive par intérim de l’Olpa a conclu sa communication en expliquant brièvement les actions du département Genre de cette organisation. A l’en croire, cette entité focalise ses activités sur le travail de la femme journaliste ou travaillant dans les organes de presse, principalement celle victime des violences dans le cadre de son travail. « Un service des données sur les femmes journalistes de toute la République est bien coordonné et apporte le counseling », a-t-elle souligné, notant que les femmes des médias ont bénéficié de l’aide d’urgence des partenaires extérieurs grâce audit département. Ce département, qui célèbre à sa manière, depuis cinq ans, la Journée internationale des femmes, en privilégiant le renforcement des capacités, veille aussi à ce que les activités organisées par le département d’études et planification tiennent compte de la parité homme-femme.

Etat des lieux du leadership féminin dans les médias en RDC

Le rapporteur adjoint de la Commission de discipline et d’éthique de l’Union nationale de la presse du Congo, Pauline Bukasa, abordant la question du leadership féminin dans les médias congolais, a fait savoir que très peu de femmes sont leaders dans ce secteur. S’appuyant sur une étude réalisée en 2019 par l’Union congolaise des femmes des médias, elle a indiqué que les femmes représentent près de 30% des professionnels des médias dans le pays. Ce qui est, selon elle, nettement insignifiant par rapport à leurs collègues masculins. « De nos jours, il est rare de voir la direction des informations, de publication ou la rédaction en chef d’un média être confiée à une femme, quel que soit son niveau de formation », a-t-elle regretté.

Des recommandations pour changer la donne

Après réflexion et échanges, les participantes à cette rencontre ont, à leur tour, formulé certaines recommandations en vue de faire changer la donne. Elles ont notamment exhorté l’Olpa à pouvoir effectuer des descentes sur le terrain pour s’imprégner de la réalité dans les rédactions et mener des plaidoyers auprès des responsables des médias pour l’accès des femmes à des postes de responsabilité.

Aux femmes journalistes, elles ont recommandé de s’armer du courage pour dénoncer l’injustice et le harcèlement. Les femmes des médias ont également été appelées à être plus compétitives et à éviter le comportement qui frise la légèreté.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

1- Les orateurs, lors de la rencontre 2 La photo de famille des participantes

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