Voir ou revoir : « La danse des béquilles » de Yoro Lidel Niang

Jeudi 24 Mars 2022 - 18:47

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Réalisé par le Sénégalais Yoro Lidel Niang, « La danse des béquilles » est un film d’espoir et de courage pour les personnes en situation de handicap. En dénonçant la mendicité, il invite surtout la société à plus d’indulgence vis-à-vis des personnes à mobilité réduite.

Incarnée par la danseuse Coumba Dème aka Anna, Penda, l’héroïne du film, a perdu l’usage ordinaire de ses jambes et se voit contrainte par sa mère de mendier tout le temps dans les rues de Dakar en vue de pallier la crise financière que subit sa famille. Pourtant, la jeune femme bouillonne de passion pour la danse. Un jour dans la rue, par le plus grand des hasards, Penda, sur sa chaise roulante, écouteurs aux oreilles, visage sublimé par un léger maquillage comme toujours, dansant sur sa chaise et se moquant du regard des passants, fait la rencontre de Balla, un chorégraphe expérimenté qui, après un temps de réticence, lui accordera enfin la chance de sa vie.

Original et poétique, « La danse des béquilles » invite au débat. Dans ce film, Yoro Lidel Niang, lui-même en situation de handicap, s’est inspiré de plusieurs faits réels en vue de dénoncer avec beaucoup d’engagement la discrimination des personnes à mobilité réduite et ainsi leur inviter à plus d'audace et d'action pour les rêves qu'elles désirent tant voir se réaliser. « La danse n’est pas facile, même pour une personne valide. Donc, émouvant de voir une personne avec handicap qui décide de danser. Penda est courageuse, malgré les regards de la société, malgré tous les obstacles et les réticences de son maître, Balla. Il était réticent lui aussi. Il n’y avait que sa cousine Binta qui l'encourageait à aller danser. Finalement, elle est devenue une célébrité. Ce qu’on peut retenir de là, c’est que malgré les difficultés, on doit se battre », a déclaré le réalisateur du film au magazine Enquête+.

Ainsi, bien qu’elle soit victime d’un handicap, Penda casse les préjugés et prouve à sa mère que la seule limite qui nous arrête n’est en réalité que nous-mêmes. Ambitieuse et courageuse, elle poursuit son chemin dans une société conçue pour les personnes dites « normales ». Sur la scène de danse, Penda dégage une force incroyable, une énergie vive. D’ailleurs, dans une séquence du film, on se laisse toucher par sa mère qui change de langage à son égard. Des paroles dures, elle chantera finalement les louanges à sa fille lorsqu'elle la voit sur scène.

Notons que ce court-métrage « La danse des béquilles » est porté par les productions Cinekap du Sénégal et Onezik du Burkina. Il a fait partie de la sélection officielle de la 4e édition du festival Dakar Court. Il a également été sélectionné lors de la 6e édition du Festival international du film de Bruxelles. Actuellement, le film est en compétition officielle à la 38e édition du Festival vues d’Afrique à Montréal et au DC festival francophone à Washington.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L’affiche du film/DR

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