Interview. Wilberge Kouka-Kandza : « La femme congolaise vivant avec handicap devrait travailler sans complexe »

Jeudi 31 Mars 2022 - 19:38

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Assistante aux politiques du handicap au cabinet du secrétaire exécutif permanent du Conseil consultatif des personnes vivant avec handicap, Wilberge Clarksone Kouka-Kandza invite les Congolaises vivant avec handicap à travailler sans complexer afin de promouvoir leurs droits. Entretien.

 

 

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C) : Vous êtes assistante aux politiques du handicap, utilisez-vous cette position pour défendre les droits des femmes congolaises vivant avec handicap ?

Wilberge Clarksone Kouka-Kandza (W.C.K-K) : Mes attributions me permettent de veiller à la prise en compte du handicap dans tous les domaines et à la pleine participation des personnes vivant avec handicap à la vie active. Cela implique également les droits des femmes vivant avec handicap.

L.D.B.C : Selon vous, quels sont les droits fondamentaux des Congolaises vivant avec handicap ?

W.C.K-K : Les femmes vivant avec handicap sont des femmes à part entière. Elles ont les mêmes droits que toutes les autres femmes. Ces droits sont reconnus par les différentes instruments juridiques tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme, la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le protocole de Maputo, la résolution 1325 et bien d’autres, pour ne citer que ceux là. On peut ajouter les droits civils et politiques, les droits économiques et sociaux, le droit au mariage et à la reproductivité.

L.D.B.C : Ces droits sont-ils respectés dans notre pays ?

W.C.K-K : La convention relative aux droits des personnes handicapées, en son article 6, stipule que « les États parties prennent toutes les mesures appropriées pour assurer le plein épanouissement, la promotion et l’autonomisation des femmes, afin de leur garantir l’exercice et la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». Depuis le 14 février 2014, la République du congo avait ratifié cette convention. Mais depuis là, on ne voit aucune mesure d’accompagnement.  Une réflexion simple : quelle assistance apporte-t-on aux femmes handicapées motrices au moment de la maternité ? Comment communiquent les femmes déficientes auditives avec le personnel soignant pendant les consultations médicales en l’absence d’interprètes ?

L.D.B.C : Pensez-vous qu’il est possible de faire plus pour que ces droits soient respectés ?

W.C.K-K : Oui, ce qu’il y a lieu de faire, c’est de prendre en compte la question du handicap dans toute sa transversalité. Dans toutes les lois, les stratégies, les politiques, les plans et programmes, il est important de penser à cette catégorie de la population qui a des besoins spécifiques. Cela permettrai de mettre en place des aménagements raisonnables.

L.D.B.C : Un message à l’endroit de ces femmes ?

W.C.K-K : A l’endroit des femmes vivant avec handicap, j’emprunterai ce beau slogan de l’Union révolutionnaire des femmes du Congo qui dit « Seule la lutte libère ! ». En fait, je leur demande de se battre pour la promotion de leurs droits. Elles doivent s’affirmer positivement dans tous ce qu’elles entreprennent au niveau familial, scolaire, professionnel et politique. Elles doivent oser sans complexe. Je m’adresserai aussi aux pouvoirs publics car je me rends compte qu’il y a une faible volonté politique quant à la valorisation des droits des femmes, en général, et celles vivant avec handicap, en particulier. A ce sujet, je suggère une forte implication de tous les acteurs pour que notre société soit plus accueillante et plus inclusive. Aussi, un accent particulier doit être mis sur la sensibilisation des droits et de la place de la femme vivant avec handicap dans la communauté.

Propos recueillis par Chris Louzany

Légendes et crédits photo : 

Photo: Wilberge Clarksone Kouka-Kandza

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