Football : une défaite frustrante pour ponctuer le stage en Turquie des Diables rouges

Mercredi 30 Mars 2022 - 15:15

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Intéressant en première période, le Congo a craqué après la pause face à la Sierra Leone (1-2). Au-delà de cette défaite frustrante demeure le manque de résultats et de communication qui entoure la sélection nationale.

Après son match raté face à la Zambie, le Congo avait à cœur de se racheter face à la Sierra Leone mardi après-midi. Passés du 4-4-2 au 4-3-3, les Diables rouges vont rapidement prendre le match en main, grâce à l’activité du milieu et au pressing haut de leur ligne offensive.

Ainsi, Ibara, combatif et intéressant dans un rôle d’ailier qui ne correspond pourtant pas à son profil axial, Durel Avounou, souvent bien placé pour tenter sa chance à proximité de la surface adverse, ou Makoumbou, qui a donné de la voix et pris ses responsabilités, sortent du lot.

Le Congo va, d’ailleurs, se créer quelques occasions franches comme ces frappes d’Avounou (18e, 24e, 40mn), le tir d’Ibara sur la transversale (23mn)ou cette demi-volée expédiée dans les gradins du stade Mardan.

En progrès au milieu et devant, les Diables rouges restent pourtant fébriles derrière et tremblent dès que la Lone Star accélère (27e et 45mn).

De retour des vestiaires, sur ce score de 0-0, les Diables rouges vont finalement déchanter. D’abord sur un penalty de Ceesay, consécutif à une faute de main de Bidounga à la 54mn. Avounou, encore lui, tentait d’égaliser mais son tir lobé du droit était claqué en corner par le portier (55mn).

Deux minutes plus tard, Béni Makouana, peu en vue jusqu’alors, était percuté hors de la surface par le gardien sierra-léonais qui aurait mérité le rouge à la place du jaune donné par l’arbitre.

La frappe de Saint-Louis, capitaine d’un jour, aurait mérité meilleur sort, mais Unisa Conteh était vigilant sur la ligne (60mn).

Alors que Mbenza et Mboungou se préparaient à rentrer, la Sierra Leone ébauchait une action depuis sa surface : Bangura se jouait de Rozan, perforait dans l’axe et servait Kalum Cesay, remis dans le jeu par le duo Nzamba-Mazikou : le jeune attaquant de Tottenham s'offrait un doublé (65mn) pour sa première sélection.

Les entrées en jeu de Mbenza puis Mboungou à la place de Makouana et Ibara ne changeront pas vraiment la physionomie du match, malgré ce tir dans le petit filet du Wydadiste sur une passe du sociétaire du FK Metalak (79mn).

Ce dernier obtiendra finalement un penalty à la 88mn, après une prise de judo du défenseur adverse. Et se fera justice lui-même (1-2).

L’ultime volée de Bidounga, après une remise de la tête de Ganvoula, aurait mérité de finir au fond des filets pour sanctionner d’un point ce match des Diables rouges.

Franchement décevants face à la Zambie, les hommes de Paul Put ont donc montré un meilleur visage ce mardi, avec quelques satisfactions collectives et individuelles, mais la déception reste de mise.

Car le chantier reste immense et les questions nombreuses (choix initiaux pour la liste, stratégie de jeu) et sans réponse, tant la communication est inexistante autour de cette équipe. 

Pas de changement notable dans la sélection congolaise

Alors que la Sierra Leone, qui a participé à la dernière CAN (3e du groupe E avec deux points), a essayé de nouveaux joueurs, dont le double buteur Cesay, natif de Londres, on peut regretter que la liste congolaise n’ait contenu que deux nouveaux éléments (Bidounga, titulaire à deux reprises, Bassouamina, non entré en jeu). 

Quid des Malanda (Rodez), Illoy-Ayyet (Ska-Energiya), Botaka (Oufa), Beka-Beka et Mampassi (Lokomotiv Moscou), Mouyokolo (Bourg-Péronnas), Loubongo-Mboungou (Sankt-Pauli B), Massengo (Bristol), Dembi (Orléans), Mouanga (Annecy), Ngoma (Luxembourg), Monzialo (Autriche), Mboula (Estoril), Kanda (Gaz Metan Medias), Bertaud (Montpellier), Pereira (Lens), Locko (Reims), voire Ibayi (Versailles), Bitsamou (Chamalières) ?

Tous n’auront pas le niveau international, c’est certain, mais si on ne les teste pas lors d’un stage, quand le fera-t-on ?

Pourquoi, également, ne pas essayer d'aligner en sélection des duos de clubs (Mbenza-Tsoumou au WAC, Ngoma-Mabella au Racing Union) pour miser sur leurs automatismes ?

La gestion de l’effectif lors de ce stage interpelle également : pourquoi faire venir Poaty sans lui donner une des quatre périodes à jouer ? Quitte à ne pas le faire jouer, pourquoi appeler Chancel Massa, dont on connaît le niveau, plutôt qu’un jeune ? Pourquoi Baudry et Missilou, partis avant la fin du stage, plutôt que des nouveaux ? 

Ces questions ont probablement des réponses, sûrement même leur logique, mais le public congolais ne les connaît pas, car cette équipe s’entoure, depuis de longs mois, d’une opacité pesante. Un état de fait qui dépasse le cas du chargé de médias, absent lors de ce stage pour raisons personnelles. 

Alors que la majorité des fédérations continentales anime les réseaux sociaux, à l’image de celle de la Sierra Leone, la Fédération congolaise de football communique à minima depuis plusieurs années.

Oubliant que la nature a horreur du vide : moins l’on communique, plus on laisse la place aux rumeurs, aux non-dits et aux contre-vérités, parfois véhiculées par des « médias » qui échappent à toute déontologie.

Oubliant également peut-être que les sélections nationales appartiennent au peuple et aux supporteurs qui sont en droit de savoir comment sont dépensés les deniers publics.

 

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

1- Malgré des progrès par rapport au match de vendredi, le Congo s'est incliné face à la Sierra Leone (youtube) 2-La défense a été trop fébrile à l'image de ce mauvais alignement de Mazikou et Nzamba (youtube)

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