Violences sexuelles : juristes et psychologues s’impliqueront dans la lutte contre le fléauMardi 19 Avril 2022 - 17:19 Les psychologues et juristes vont renforcer le plateau technique de quatre hôpitaux de base, dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux filles, a indiqué la directrice de cabinet de la ministre de la Promotion de la femme et de l'Intégration de la femme au développement (MPFIFD), Natalie Ndembe Kaki. Le projet du ministère de la Promotion de la femme est appuyé par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), une agence de l'Organisation des Nations unies qui oeuvre dans l'amélioration et la promotion de la condition des enfants. Les formations sanitaires de Makélékélé et Talangaï à Brazzaville, ainsi que Loandjili et Congo Malembe à Pointe-Noire sont retenues pour le lancement et l’expérimentation de ce projet intitulé « Prise en charge psycho-sociale, juridique et judiciaire des filles victimes de violences sexuelles ». Ainsi donc, le projet vise à renforcer les capacités techniques, opérationnelles et humaines de ces formations sanitaires pour la fourniture de l’offre biomédicale, psychosociale, juridique et judicaire au bénéfice des filles âgées de zéro à dix-huit-ans. Le logiciel Primo, en charge pour améliorer le référencement des victimes, sera installé dans les formations sanitaires en phase d’expérimentation de ce projet. La directrice générale du Centre de recherche, d’information et de documentation sur la femme (CRIDF), Virginie Ndessabeka, confirme que les enquêtes croisées du MPFIFD, du Fonds des Nations unies pour la population et de l’Unicef entre 2005-2011 dans les hôpitaux de Makélékélé et Talangaï, présentent 2301 victimes survivantes prises en charge par ces formations sanitaires. « 90% des victimes étaient des enfants âgés de trois mois à 15 ans selon une source policière datant de 2018. Depuis la covid-19, la majorité des filles victimes a l’âge qui varie entre 5 et 12 ans. L’offre de ce projet est essentiellement portée sur la prise en charge biomédicale, juridique et psychosociale des filles de zéro à 18 ans », a indiqué Virginie Ndessabeka. Sans contestation, les violences sexuelles sont de graves atteintes aux droits fondamentaux et sur les filles. Elles ont des conséquences sur leur santé, leur croissance et leur éducation et peuvent occasionner des troubles comportementaux, comme: la baisse de l'estime de soi; le sentiment de honte; l'anxiété; le stress post-traumatique; l'hypervigilance; la dépression; les troubles obsessionnels du comportement et les comportements alimentaires perturbés. « Dans la sous-région africaine, neuf adolescentes sur dix ont eu des rapports sexuels forcés avant l’âge de 15 ans et le Congo ne fait pas exception à ce fléau avec des cas d’enfants de moins de 2 ans ou trois mois qui sont des victimes. Plus de deux mille cas, selon notre rapport 2021 sur les violences sexuelles fait dans quatre formations sanitaires. Ce fléau est un problème de santé publique et un problème social », explique Cinthia Douabelé, chef de section éducation, protection et développement de l’adolescence à l’Unicef. L’adoption de la loi "Emilienne-Mouebara" saluée Le délégué de l’Unicef a aussi signifié que l’appui de l’institution qu’elle représente contribue aux engagements mondiaux et régionaux dont le Congo a signés. Elle a salué l’adoption de la loi "Emilienne-Mouebara" par les deux chambres du Parlement congolais. « Au Congo, les violences ayant pour base le genre restent encore un sujet tabou. Les actes de violences se multiplient et semblent être normalisés et banalisés du point de vue des sanctions sociales et judiciaires appliquées. Les psychologues et juristes vont renforcer le plateau technique de quatre hôpitaux de base dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux filles. Avec la survenue de la covid-19, elles ont connu une incidence significative. 103 cas de violences conjugales entre mai-juin 2020, dans les zones d’intervention humanitaire, notamment le Pool, les Plateaux, la Cuvette et la Likouala, soit 1103 cas de violences ayant pour base le genre ont été enregistrés au premier trimestre 2019 », a indiqué Nathalie Ndembe Kaki, directrice de cabinet au MPFIFD. La mise en œuvre de ce projet contribuera à protéger la fille, l’un des programme d’actions du gouvernement, au titre de la consolidation des fondements du vivre-ensemble et du progrès social pour tous dans la solidarité. Les violences fondées sur le genre ont plusieurs formes: physiques; psychologiques; financières et ne connaissent ni frontière ni race, encore moins ni sexe ni frontière et ni position géographique. Fortuné Ibara Légendes et crédits photo :Une vue des acteurs et partenaires au projet/Adiac Notification:Non |