Investissement : le secteur privé souhaite plus de rigueur dans l’implantation des nouvelles sociétés

Samedi 7 Mai 2022 - 17:02

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L’arrivée d’une société brassicole zimbabwéenne, Varun Beverages, suscite une levée de boucliers de grande ampleur. La Fédération des entreprises du Congo (FEC) fait part au gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) de ses inquiétudes. Selon elle, la procédure d’implantation de cette société est tout simplement biaisée et nécessite une reconsidération sans délai.

Dans un contexte économique difficile, l’arrivée des concurrents de la carrure de la zimbabwéenne Varun Beverages ne passe pas forcément inaperçue. Crainte ou dénonciation d’une procédure réellement chaotique, l’attitude de la FEC permet de prendre la mesure réelle des inquiétudes du secteur privé local à propos du nouveau contexte économique marqué par une très large ouverture du marché.

La société brassicole Varun Beverages veut implanter une unité de production de boissons gazeuses au sein même de la Zone économique spéciale de Maluku. Parmi les inquiétudes de la FEC largement développées dans une correspondance adressée au ministre de l’Industrie, il y a la question de la procédure d’implantation qui serait tout juste biaisée. Il s’agit d’une société qui dispose d’une franchise de Pepsi-Cola, une marque américaine. Sur ce point déjà, plusieurs voix s’élèvent pour exiger une clarification du gouvernement. En effet, elles remettent en cause la crédibilité de la société présentée antérieurement comme le Groupe Pepsi-Cola, alors qu’elle ne disposerait que d’une franchise locale. Par ailleurs, poursuivent-elles, rien n’indique également que la société zimbabwéenne arrive en RDC avec l’aval du puissant groupe New-yorkais. Toutefois, il s’agit d’un autre débat.

Pour la FEC, il y a bien un certain nombre d’observations au sujet du processus d’implantation enclenché. Il faudrait, selon elle, une information claire sur le Plan d’implantation de la nouvelle usine pour permettre au patronat national de l’approcher pour lui proposer ses produits et services. La FEC relève également qu’il n’existerait à ce jour aucun plan d’affaires de la société qui aurait été transmis à l’Agence nationale pour la promotion des investissements pour son éligibilité aux avantages inscrits dans le Code. Par contre, elle s’étonne du fait que celle-ci sollicite une exonération de droits de douane et taxes sur les exportations de ses produits en RDC. s’agirait ni plus ni moins d’une violation du Code des investissements.

La FEC estime qu'elle est bien dans son rôle de patronat national, le principal d’ailleurs sur l’étendue du territoire. Sa démarche se fait ainsi au nom de la transparence et de la concurrence loyale. Au-delà, il y va aussi de la sécurité de la société elle-même qui ne tirerait aucun profit de s’implanter dans un pays à l’issue d’une procédure biaisée ou discutable. Dans un contexte plus ouvert avec la Zone de libre échange économique africainele et l’adhésion du pays dans plusieurs plateformes régionales, il est important d’appliquer une rigueur sans faille dans l’implantation des sociétés désireuses d’opérer sur le territoire national. Par conséquent, la FEC demande au gouvernement de la République une reconsidération de cette option qui serait tout juste suicidaire pour l’industrie locale.

Cette prise de position de l’association ne convainc pas tout le monde. Pour certains experts, il ne revient pas à la FEC de bloquer un processus ou de demander des comptes au gouvernement congolais qui a le droit d’accorder des exonérations comme il entend et sans devoir se justifier auprès de l’un des patronats nationaux. En plus, poursuivent-ils, c’est plutôt la FEC qui donne l’impression d’avoir peur de la concurrence. Ils l’invitent plutôt la FEC à promouvoir l’équité dans l’investissement plutôt que l’égalité par rapport au profil des sociétés désireuses de s’implanter. 

Laurent Essolomwa

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