Hydrocarbures : le ministre Didier Budimbu explique les enjeux du lancement de l’appel d’offres de seize blocs pétroliers

Lundi 9 Mai 2022 - 19:02

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Du 28 au 29 juillet, la République démocratique du Congo (RDC) va lancer des appels d’offres pour seize blocs pétroliers sur les trente-deuxqu’elle possède, dont  treize onshore et  trois offshore, situés dans le Graben Tanganyika, dans la cuvette centrale et dans le bassin côtier.

 

En prévision du lancement de l' appel d’offres, le ministre congolais des Hydrocarbures, Didier Budimbu Ntubuanga, a répondu aux questions de l’organisation de la presse africaine (APO),  lors d'une table ronde organisée récemment par la Chambre africaine de l'énergie, à Johannesburg, en présence notamment de Gabriel Mbaga Obiang Lima, ministre des Mines et des Hydrocarbures de la Guinée équatoriale.

La RDC est l’un des pays riches en pétrole et gaz au monde, avec trois bassins sédimentaires parmi les plus vastes avec des superficies autour de 6000 km²,50 200 km² et 800 000 km². Ses ressources pétrolières sont estimées  autour de 22 milliards de barils de pétrole et 66 milliards de m³ de gaz méthane dans le lac Kivu.

Du 28 au 29 juillet à Kinshasa, a indiqué Didier Budimbu, la RDC va lancer des appels d'offres pour l'exploration et le développement d'infrastructures. Le cycle d'octroi de licences, a-t-il fait savoir, portera sur seize blocs disponibles pour l'exploration pétrolière. « Nous essayons de commercialiser ces seize blocs et la commercialisation se fera par le biais des plateformes telles que l'African Energy Week au Cap. Les informations concernant les appels d'offres seront disponibles sur la base de données du ministère, où les parties intéressées pourront accéder aux données à un prix qui sera divulgué », a indiqué Didier Budimbu. 

Pour lui, la RDC dispose d'un énorme potentiel en termes d'hydrocarbures, bien que ces ressources n'aient été exploitées qu'à hauteur de 4,5 %. « Il y a beaucoup à faire en matière de gaz, notamment dans la région du Kivu. Je suis très positif quant à l'avenir gazier de la RDC. Nous voulons apprendre des autres qui l'ont fait et c'est pourquoi nous nous associons à nos homologues régionaux comme la Guinée équatoriale. La conversion du gaz en électricité est un domaine sur lequel nous nous concentrerons également, et nous pensons que la collaboration jouera un rôle clé dans l'expansion de notre marché. En ce qui concerne la transition énergétique, nous voulons faire la transition énergétique, mais nous voulons profiter des ressources que nous avons », a fait savoir le ministre des Hydrocarbures.

Allègements et des exonérations fiscales

Répondant à la question de savoir quelles incitations la RDC va mettre en place pour attirer les investissements nécessaires à la relance du marché des hydrocarbures, Didier Budimbu a indiqué que le gouvernement va  mettre en place des allègements et des exonérations fiscales pour attirer davantage d'entreprises et d'investisseurs. « Nous voulons que les entreprises intéressées se lancent rapidement dans l'exploration, la production et le développement des infrastructures. Nous allons donc mettre en place toutes les réformes nécessaires pour attirer les investisseurs et les entreprises », a-t-il fait savoir.

Un potentiel entre 500 000 et un million de barils par jour

La RDC, a indiqué Didier Budimbu, a le potentiel de produire entre 500 000 et un million de barils par jour. « C'est notre objectif. Il existe également un potentiel pour la RDC de développer le méthane pour une utilisation dans le pays. Nous avons une grande population de 12 à 14 millions d'habitants et il y a donc un marché intérieur important. Nous voulons également développer notre production de gaz pour permettre à 25 ou 30 millions de personnes d'utiliser notre énergie. Nous y voyons également un moyen de préserver notre environnement, non pas grâce au charbon mais grâce au gaz pour la cuisine et d'autres activités », a ajouté le ministre des Hydrocarbures.

Interrogé sur le fait que la RDC dépense des sommes considérables pour importer du pétrole raffiné et  si le ministère prévoyait  d'augmenter la capacité de raffinage interne, Didier Budimbu a indiqué que le projet est de voir comment le pays peut construire des raffineries. « Nous avons la raffinerie de Cabinda que nous allons mettre en place et nous voulons que ce projet se réalise car nous voulons réduire les coûts d'importation. Il est crucial pour nous d'avoir un meilleur prix. De plus, en regardant le projet que le ministre Gabriel Mbaga Obiang Lima nous a présenté, nous pensons que le projet concernant l'interconnexion des pipelines nous permettra d'obtenir des produits de toute la région. Notre raffinerie dans le pays n'est plus opérationnelle et nous essayons donc de faire avancer les autres projets que nous avons », a-t-il fait savoir.

 

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Didier Budimbu

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