Prison centrale de Makala : une fausse information sur la tentative d'assassinat de François Beya

Mardi 17 Mai 2022 - 16:31

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La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) a dépêché, le 16 mai, une équipe à la prison centrale de Makala pour son monitoring sur les conditions carcérales. La mission lui a permis d’émettre un communiqué dans lequel elle a abordé plusieurs sujets en rapport avec ce centre pénitentiaire. Après vérification, l’information sur le prétendu commando visant à assassiner François Beya s’est avérée fausse.

Dans son communiqué de presse, la FBCP a abordé, en plus de la surpopulation carcérale et ses corollaires, l’affaire du prétendu commando introduit à la prison de Makala et dont l’objectif serait d’assassiner l’ancien conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, François Beya, ainsi que l’ordonnance de la grâce présidentielle dont la mise en application continue de se faire attendre.

 Cette organisation, qui rappelle que les fouilles sont fréquentes dans les prisons de la République démocratique du Congo (RDC) afin de récupérer les appareils téléphoniques et autres objets suspects, a également fait savoir que cette procédure n’était pas l’œuvre de l’Agence nationale de renseignement mais plutôt celle de la sécurité militaire, la Détection militaire des activités anti-patrie (Démiap). « C’était là la raison de la descente d’un colonel de la Démiap et de ses deux agents à la prison centrale de Makala pour effectuer ces fouilles au cours desquelles ils ont récupéré des appareils de communication et autres équipements, sans compter de la monnaie étrangère », a souligné la FBCP, indiquant qu’après l’analyse des messages de tous les appareils téléphoniques saisis, certains ont été restitués.

Un tête-à-tête entre François Beya et le colonel de la Démiap

Selon la FBCP, le colonel de la Démiap en a profité pour aller saluer l’ancien chef des services de sécurité, François Beya. « Ils se sont rencontrés et se sont parlé dans sa cellule au pavillon 1 chambre 5, les gardes du corps du colonel portant leurs cagoules, comme de coutume, à chaque descente de fouilles afin de ne pas être identifiés, pour leur sécurité personnelle », a souligné cette association. Elle a insisté pour dire que l’ex-conseiller spécial n’était nullement ciblé.

Regrettant la surpopulation carcérale, la FBCP indique que cela est à la base de plusieurs maladies infectieuses et des morts enregistrés dans ces institutions, soulignant que cela est également accentué par le manque de soins appropriés. Elle pointe un doigt accusateur vers le Parquet général de la République (PGR) dont la lenteur administrative et judiciaire est décriée. Elle fait, en outre, savoir que le dossier de la grâce présidentielle accordée par le chef de l’État à certains prisonniers est bloqué depuis sa promulgation, le 30 décembre 2021, au niveau du PGR étant donné que l’administration de la prison centrale de Makala a déjà transmis la liste des bénéficiaires à cette instance.

La Haute cour militaire appelée à bien remplir sa mission

Par ailleurs, la FBCP salue le verdict du procès du double assassinat des deux défenseurs des droits de l’homme, Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, prononcé le 11 mai . « Cet exploit que nous saluons, en passant, est un pas en avant de la Justice militaire », a-t-elle souligné, se disant surprise de constater que le général Zelwa Katanga alias Djadjidja, cité dans cette affaire, demeure jusqu’à présent prévenu au pavillon 1, chambre 5 de la prison centrale de Makala. « Nous sommes étonnés de voir la renommée Haute cour militaire (HCM) oublier un gros poisson de cette envergure. Que cache le mutisme de la HCM à ce sujet, au moment où le colonel Daniel Mukalayi est obligé de purger sa peine de quinze ans, mais ce n’est pas le cas pour Djadjidja. Deux poids deux mesures donc ! », fait savoir cette association. Elle attend du Conseil supérieur de la magistrature de bien remplir son rôle tel que stipulé par la Constitution. 

La FBCP invite le chef de l’État congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshislombo, à prendre des mesures très sévères contre tous les magistrats indisciplinés et véreux sans exception aucune. « Nous souhaitons qu’il prenne les mesures semblables à celles prises par le feu président Laurent-Désiré Kabila à son époque à ce sujet, pour remettre de l’ordre dans la magistrature, pilier de l'État de droit », a indiqué la FBCP. Et d’exhorter la ministre de la Justice à faire appel dans l’immédiat au chef de l'État pour l’application sans délai des mises en liberté provisoire avant le 30 juin, le jour où il signera une autre ordonnance de grâce présidentielle et celle des libertés conditionnelles.

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Emmanuel Adu Cole, président de la FBCP/Adiac

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