Développement : les bénéfices réels et/ou souhaités de l’APD en question

Mercredi 18 Mai 2022 - 11:25

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En partenariat avec l’University College of London et l’Université de Birmingham, Focus 2030 présente son programme de recherche destiné à analyser les perceptions attitudes, comportements et ressentis des citoyens sur les enjeux de solidarité internationaux dans quatre pays (France, Allemagne, Etats-Unis et Royaume-Uni).

Intitulé "Development Engagement Lab", le projet vise à alimenter en données chiffrées les acteurs du développement (Organisations non gouvernementales, fondations, think tanks, ministères, institutions publiques, organisations internationales) afin de leur permettre de mieux saisir les attentes citoyennes pour mettre en œuvre leurs activités de communication, de mobilisation et de plaidoyer. C’est dans ce cadre que les équipes du projet DEL ont réalisé un sondage d’opinion pour mesurer les opinions des Français à propos des bénéficiaires réels et/ou souhaités de l’aide publique au développement (APD). Quand on interroge les Français à la fois sur qui bénéficie de l’APD et/ou qui devrait en bénéficier, dans les deux cas, seuls 15% des Français sélectionnent « les intérêts de la France ». En revanche, on note une différence d’appréciation selon que la question interroge le bénéfice réel (au présent) de l’APD, d’un côté, et le bénéfice attendu (au conditionnel) de l’autre.

En s’attachant à la cible réelle de l’APD, 24% des Français estiment qu’elle bénéficie principalement aux intérêts des pays qui en ont besoin. C’est-à-dire qu’ils sont 40% à penser (ou supposer sans vraiment savoir, dès lors que 21% répondent « je ne sais pas ») que, dans les faits, l’APD bénéficie autant aux intérêts de la France qu’à ceux des pays qui en ont besoin. Quand on mesure les opinions à propos des intérêts que devrait cibler l’APD, 36% des Français estiment que les pays qui en ont le plus besoin devraient en être les principaux bénéficiaires (+12 points). Ce qui, en creux, enseigne aussi sur le pourcentage des Français (43%) qui estiment que l’APD ne doit pas bénéficier plus à la France qu’aux pays pauvres. Ces deux questions réponses suggèrent une méconnaissance relativement partagée par les Français de la finalité de l’APD, et par extension, de l’APD elle-même. Entre la réalité mesurée et le souhait exprimé, en moyenne 37% des Français répondent « ni l’un, ni l’autre ».

Ce pourcentage doit également être considéré à l’aune du taux de non réponse (18% en moyenne). Soit, en tenant compte des 15% de Français qui estiment que l’APD doit servir les intérêts de la France, un total cumulé de 70% de mauvaise réponse. Selon les sondages, 36% de personnes pensent que l’aide versée par la France aux pays en développement devrait bénéficier principalement aux pays qui en ont besoin ;  ni plus l’un ni plus l’autre 35% ;  je ne sais pas 15%, et  pour 15% l’aide versée par la France aux pays en développement devrait bénéficier principalement aux intérêts de la France.

Noël Ndong

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