Musique : Yoane Babin, l’empereur du piano !Jeudi 26 Mai 2022 - 17:30 Il existe au Congo un pianiste d’exception que l’on pourrait surnommer « L’empereur », en référence du concerto n° 5 de Beethoven. Des premières notes soufflées dans une flûte à bec jusqu’aux plus grandes scènes, Yoane Babin accomplit un parcours sans fausses notes et sans demi-mesures.
Mais avant cela, au-delà de la flûte à bec de son enfance, il lui aura fallu apprendre à lire les notes sur le papier ou choisir d’être privé du repas à la maison : « Mon père était professeur de guitare classique et le solfège était pour lui tout aussi important que les autres matières qu’on pouvait m’enseigner à l’école primaire. J’avais cette obligation de savoir déchiffrer autant que je le pouvais une partition. Pour me motiver, mon père n’hésitait pas à me priver de manger si je n’apprenais pas mes leçons de solfège », s'est-il souvenu. Si la musique fait donc partie intégrante de son éducation, l’histoire retient également que Yoane est né au lendemain d’un concert donné par sa mère qui chantait à l’époque dans un groupe de Négro spiritual. A peine applaudie le soir là où elle était sur scène qu’elle se précipitait à l’hôpital pour donner naissance au futur prodige. Comme un signe du destin. Celui qui connaît désormais par coeur le piano sous le bout de ses doigts avoue avoir été influencé par les grands compositeurs de musique classique tels Beethoven, bien sûr, mais aussi Wolfgang Amadeus Mozart ou encore Frédéric Chopin. Il ne cache pas non plus son penchant pour le ragtime, un style afro-américain mêlant les musiques savantes européennes aux rythmes des chants traditionnels africains. Ouvert à d’autres horizons, Yoane se passionne également pour le jazz, citant volontiers Oscar Peterson et Art Tatum, qui reste l’un des planistes de jazz les plus virtuoses, citant encore le Be Bop du saxophoniste Charlie Parker. Autant de musiques noires américaines qui feront ses nuits blanches pour les retranscrire sur son piano. Le bagage ne serait pas complet si « l’empereur » n’était pas à l’écoute de la musique de son pays. Ce pianiste de talent a ainsi accompagné les grands noms de la musique congolaise dans d’autres styles musicaux, que ce soit la soul de Freddy Massamba ou la rumba des illustres Balou Kanta ou Théo Blaise Nkounkou pour ne citer qu’eux. Egalement compositeur et arrangeur, il n’est pas rare de l’entendre, en studio comme en concert, pour soutenir des artistes émergents d’une nouvelle génération issus de la scène congolaise. Philippe Edouard Légendes et crédits photo :Yoane Babin Notification:Non |