Ecole spéciale de Brazzaville : des ateliers de valorisation

Jeudi 2 Juin 2022 - 20:07

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L’établissement scolaire, réparti sur trois sites de Brazzaville, rassemble plus de 1 800 élèves, égarés au bord du chemin. Sœur Marguerite, de la Compagnie des filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul, a imaginé une école favorisant l’apprentissage pour tous, notamment par la formation professionnelle.

Ce sont 20 000 jeunes congolais, délivrés de l’illettrisme depuis 1975. Sœur Marguerite Tiberghien a souhaité donner la main à des exclus de l’enseignement, grâce à l’alphabétisation, la rescolarisation et la formation professionnelle. Cette démarche ne serait pas possible sans l’aide de financeurs, à l’image des Amis de l’Ecole spéciale de Brazzaville.

Près de cinquante ans plus tard, le message est toujours d’actualité. Antonia Barthe, gestionnaire administrative, mettait en lumière leurs travaux manuels, lors d’une exposition-vente artisanale, dans le quatrième arrondissement Moungali. Notons que la responsable est en mission de la Délégation catholique de coopération jusqu’à la fin de l’année. Elle travaille en collaboration avec sœur Maria Dolores, responsable de la structure.

Le 26 mai dernier, les visiteurs ont pu admirer les magnifiques œuvres des enfants de l’Ecole spéciale. Sous-verres, sacs, portemonnaies, paniers et autres accessoires montrent l’étendue de l’imagination, de la créativité et de la dextérité de ces jeunes créateurs en herbe.

Ils sont issus de la section technique, âgés de 15 à 25 ans, répartis dans des ateliers de formation professionnelle : menuiserie, couture, vannerie, garnissage, soudure, maraîchage, coiffure, cuisine et électricité. Une vingtaine de formateurs, souvent anciens élèves de l’école, se charge de leur apprentissage, leur apprennent le maniement des outils de travail, les rudiments de ces métiers, les gestes professionnels à acquérir.

L’école spéciale est présente sur trois lieux : Dix-Maisons (Moungali), Talangaï et Mikalou. On compte plus de quatre-vingt-dix salariés. La scolarité est gratuite. Les enfants présentent des difficultés majeures telles que des handicaps physiques ou moteurs, déficience mentale, autisme, trisomie. D’autres peuvent être malades, orphelins, réfugiés…

L’école s’articule autour de quatre sections : pratique (enseignement préscolaire), jeunes (cursus classique), technique (orientation professionnelle via les ateliers) et adultes (cours d’alphabétisation). L’objectif, indique Antonia Barthe, est que « les enfants arrivent à intégrer un collège ou une classe technique du lycée professionnel Don Bosco (apprentissage en menuiserie) ou qu’ils puissent trouver du travail ».

Ainsi, des enfants réapprennent à vivre par la confiance en soi, la reconnaissance. C’est l’école de la seconde chance.

Myriam Mounier

Légendes et crédits photo : 

1- Antonia Barthe, gestionnaire administrative, montrant des objets de la boutique, une véritable caverne d’Ali Baba, sur le site de l’école /DR 2- Les quatre formateurs de l’atelier menuiserie, Edgar Ngambimi, Dieudonné Ntetele, Charvy Matingou et Lucien Nkenda /DR

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