Dialogue de Tanger : la coexistence des cultures au centre de la première édition

Samedi 11 Juin 2022 - 14:04

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Les travaux du « Dialogue de Tanger » se sont ouverts le 10 juin, dans la ville éponyme au Maroc, en présence d’un parterre de hautes personnalités venues de divers horizons. La paix, le respect mutuel, le vivre ensemble, la cohésion sociale et le brassage culturel étaient au menu des échanges.  

 

Pour cette première édition, les débats ont porté sur la thématique « Vers les lumières partagées ». La quasi-totalité des orateurs a épilogué sur la nécessité de repenser un monde sans clivages raciaux et religieux ; un monde de dialogue des civilisations où cohabitent en toute harmonie les peuples de différentes cultures.

« Il n’est pas anodin que ce soit Tanger qui nous accueille. Entre deux continents, deux rives, deux mers. Tanger a toujours été le carrefour, le trait d’union. Elle a toujours gardé les yeux rivés sur l’horizon et l’âme ouverte à l’autre », a fait savoir le ministre marocain chargé des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à l’ouverture des travaux.

Il a déploré les faits marquants du moment tels l’égocentrisme, l’égoïsme, le recours à la violence ou à la loi du plus fort. « C’est une époque de transformations profondes… La pandémie de covid-19 a été un puissant révélateur de l’état profond de la société internationale. Là où elle devait cristalliser la conscience d’un destin partagé, la pandémie a porté le visage du "chacun pour soi"», a regretté le chef de la diplomatie marocaine.

Située au confluent de l’océan Atlantique et de la mer méditerranée, la ville de Tanger est le lieu d’ancrage des cultures et de brassage des peuples. Elle établit le lien entre l’Afrique et l’Europe et représente une terre d’accueil des peuples de tous les continents.

Dans son message, le haut-représentant de l’Alliance des civilisations des Nations unies, Miguel Angel Moratinos, a estimé que la rencontre de Tanger n’était pas fortuite au regard de la position géographique de cette agglomération à vocation industrielle et touristique.

 « Le monde a changé. Il faut une nouvelle forme de gouvernance. Nous avons besoin d’un monde de dialogue. L’Alliance veut contribuer à cette nouvelle architecture pour la paix et l’équité », a-t-il lancé.

Le rendez-vous de Tanger a connu la présence de l’ancien Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, de l’ancienne secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Michaëlle Jean, et de plusieurs autres personnalités.  

Invité à prendre la parole, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a révélé que le continent africain abrite les trois quarts de la population arabe. L’Afrique, a-t-il soutenu, est un partenaire incontournable pour le relèvement économique des nations et le rapprochement des peuples, le dialogue des cultures et des civilisations.  

Dans leurs messages projetés  à l’écran, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, ont, pour leur part, insisté sur la nécessité d’œuvrer pour la paix, le bien-être et la prospérité de l’humanité.   

« Le Dialogue de Tanger » a été organisé par le ministère des Affaires étrangères du Maroc, en partenariat avec le projet Aladdin et l’Alliance des civilisations des Nations unies.

En marge des échanges, André Azoulay, conseiller du roi du Maroc, a reçu le Prix Aladdin. « Mon pays est reconnu ce matin à travers cette distinction », s’est-il réjoui, poursuivant que cette distinction n’est pas celle de la posture ni de la complaisance. Pour lui, le Maroc est l’addition des civilisations, le modèle de cohabitation entre les arabes, les juifs et les autres peuples du monde.   

Christian Brice Elion

Légendes et crédits photo : 

Les participants à la conference

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