Patrimoine culturel immatériel de l’humanité : le certificat d’inscription de la rumba congolaise remis au Premier ministre

Samedi 11 Juin 2022 - 15:33

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La remise du certificat d’inscription de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité au Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, par le ministre de la Culture et des Arts, Dieudonné Moyongo, a eu lieu au cours d’une cérémonie qui a regroupé les corps constitués nationaux et internationaux, le 9 juin à Brazzaville.

« Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement, qu’il vous plaise de recevoir le certificat d’inscription de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité », a déclaré le ministre de la Culture et des Arts, lors de la remise du certificat à Anatole Collinet Makosso.

Recevant le document, il a déclaré: « Au nom du président de la République, chef de l’État, je reçois ce certificat en toute fierté », félicitant aussi le comité scientifique. Le chef de l'Etat, a-t-il poursuivi, a salué le travail remarquable de l’Unesco ainsi que de l’ambassadeur du Congo auprès de cette institution onusienne.

Bien avant, Dieudonné Moyongo a rappelé comment s’est déroulé ce processus. Le 26 mars 2020, a-t-il indiqué, sur la base des orientations des chefs d’Etat de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, et de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, un dossier de candidature multinationale intitulé “Rumba congolaise” était introduit auprès de l’Unesco, en vue de l’inscription de cet élément, identité commune des deux Congo, sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Et le 14 décembre 2021, lors de sa seizième session, le comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel inscrivait la rumba congolaise sur cette prestigieuse liste.

Le ministre de la Culture et des Arts a adressé un hommage déférent au président de la République, grand protecteur des arts et des lettres qui a appuyé et accompagné l’idée de cette inscription dès sa germination. Il l’avait exprimé en recevant en audience, courant 2019, une délégation du Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa, conduite par sa déléguée générale, Kathryn Brahy, venue à Brazzaville exprimer sa ferme volonté de voir  la rumba congolaise inscrite au patrimoine de l’humanité.

Dieudonné Moyongo a profité de l’occasion pour jeter un regard contemplatif sur les pionniers de cette musique, mais aussi sur les générations suivantes qui ont su perpétuer ce patrimoine d’une valeur inestimable, en lui donnant une vitalité, une architecture et une mathématique toujours renouvelée. Une parure toujours plus scintillante. Pour le cas d’espèce, ses pensées sont allées sur la rive droite du fleuve Congo aux artistes Nino Malapet, Pamelo Mounka, Kosmos Mountouari, Youlou Mabiala, Michel Boyibanda, Ange Linaud, Pembey Sheiro, Roga-Roga, Djoson Philosophe. Sur la rive gauche, à Luambo Makiadi, Tabu Ley, Kasanda Wa Mikalay alias Docteur Nico, Sam Mangwana, Shungu Wembadio dit Papa Wemba, Abeti Massikini, Koffi Olomidé, Fally Ipupa et tant d’autres dont les mélodies intemporelles bruissent joyeusement et agréablement dans les mémoires collectives.

Inscription de la rumba congolaise, une fierté pour chaque citoyen

Dieudonné Moyongo a loué aussi la persévérance, l’abnégation, l’esprit de résilience, le savoir-faire et le dévouement patriotique des membres du comité scientifique du Congo, présidé par Joachim Emmanuel Goma-Thethet, professeur titulaire d’histoire à l’Université Marien-Ngouabi, qui ont su donner de leur temps et de leur intelligence, pour faire aboutir cette inscription qui honore les Congolais à plus d’un titre… « Cette inscription est en vérité un réel motif de fierté et de satisfaction pour nous. Une fierté personnelle que chaque Congolais doit ressentir, celle d’appartenir à une vaste communauté culturelle dont l’élément le plus caractéristique de notre identité a été reconnu au plan international. Pour les praticiens congolais de la rumba, notamment les musiciens, il y a davantage de fierté d’avoir participé à une longue et exaltante épopée culturelle débutée sur les deux rives du fleuve Congo, il y a plus de quatre-vingts ans », a-t-il indiqué.

Le grand bénéfice pour les praticiens, c’est de profiter de ce label Unesco pour se former, s’équiper, s’entourer de compétences nécessaires pour être compétitifs en s’arrimant aux standards mondiaux, afin d’être des créateurs d’entreprises, bref des businessmen qui vont non seulement engranger des devises, mais surtout contribuer à la diversification de l’économie nationale. « Aujourd’hui, avec la montée en puissance de nouveaux courants musicaux, il nous faut veiller, plus que jamais, à la sauvegarde de la rumba congolaise que nous avons héritée des anciens et que nous avons, par conséquent, le devoir de transmettre à la postérité ; elle fait partie de notre identité », a-t-il conseillé.

La cérémonie a été agrémentée par les orchestres Super Nkolo Mboka de Djoson Philosophe et les Bantous de la capitale.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- Le Premier ministre recevant le certificat d’inscription de la rumba congolaise des mains du ministre de la Culture et des Arts / DR 2- Anatole Collinet Makosso posant avec les personnalités présentes / DR

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