Mali : la force Barkhane va transférer la base avancée de Meneka aux FAMa

Lundi 13 Juin 2022 - 13:03

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Le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA [Base opérationnelle avancée] de Ménaka », a indiqué l’état-major des armées [EMA].

« Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a assuré le colonel Bagayoko. Le transfert de cette base avancée aux Forces armées maliennes (FAMa) ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celle de Gossi]. Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président français, Emmanuel Macron, avait annoncé, en février, la « réarticulation » des forces françaises au Sahel et leur désengagement du Mali.

Emmanuel Macron avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement fin juin. Alors que le Mali a dénoncé les accords de défense conclus avec la France, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils -entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations.

Le chef civil  de la Mission des Nations unies au Mali, El-Ghassim Wane, a fait part de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka, et a annoncé des « mesures » adaptées, notamment l’intensification des patrouilles de casques bleus dans la ville et ses environs. Dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés », alors que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les FAMAa et les forces de sécurité privée Wagner que des organisations jihadistes.

Noël Ndong

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