L’art et la manière : aimer à mort ou s’aimer soi

Vendredi 17 Juin 2022 - 12:20

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L’amour est le territoire de toutes les folies. Il y en a toujours quelque chose de l’ordre du risque de mort : la peur du rejet, la perte de l’être aimé ou le tourbillon même de la conquête. Comment faire de la raison l’alliée du cœur quand on est porté par la passion ?

Au printemps de la vie ou à des occasions particulières où celle-ci parvient encore à nous surprendre, certains êtres entrent dans nos vies avec une énergie, une présence telle que l’édification de toute une vie se voit engagée sur une relation naissante avec un inconnu qui paraît faire partie de notre âme.

La sévérité de la vie, la perversion de certaines âmes et le simple bon sens nous imposent nécessairement d’adopter une certaine retenue face au premier venu car dans les faits, il demeure un inconnu.

Comment concilier sentiments foudroyants et raison, passion et entendement, aimer l’autre ou s’aimer soi ? La bienséance le peut, le veut et le promeut.

Dans les jeux de l’amour, les codes de bienséance jouent le rôle de filet émotionnel et social qui préserve les deux âmes d’un choix hâtif et aveugle. Loin d’être vieux-jeu, la bienséance détient le secret qui a fait la beauté et le rayonnement des mariages anciens, qui avaient la vertu d’être plus solides et plus durables.

Le langage verbal et non-verbal, l’attitude et le comportement de l’un vis-à-vis des autres et de chacun vis-à-vis des siens et de la société, le partage des valeurs, le respect des principes, la valeur accordée à la parole donnée, la gestion des conflits, le rapport au temps et à l’argent, les quêtes individuelles…

Tant d’aspects dans le fond qui, doublés des préséances sociales et individuelles dans la forme, sont autant de pistes qui aident à faire des choix éclairés qui préservent des traumatismes et des mauvais pas. L’amour de l’autre ne doit jamais occasionner l’oubli de soi. L’on ne peut pas aimer vraiment si on ne s’est jamais aimé.

Certes qu’il est difficile de rattraper un cœur qui s’est déjà engagé, mais avec le temps, l’expérience et le conseil des aînés ou de personnes plus avisées, l’on peut se garder de relations qui sèment la mort pour son propre intérêt et sa santé mentale.

Princilia Pérès

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