Zone économique spéciale de Maluku : des contrats de viabilisation signés

Mercredi 15 Juin 2022 - 12:15

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L’Agence des zones économiques spéciales vient d’annoncer la signature des contrats pour viabiliser les infrastructures physiques de base du site pilote de Maluku, dans la périphérie de la ville-province de Kinshasa. Deux entreprises ont été retenues, en l’occurrence China Guangdong provincial qui s’activera pour la partie du génie civil et Ray Group pour le génie électrique.

La signature des deux contrats permet de passer à l’étape essentielle de l’opérationnalisation de la Zone économique spéciale (ZES) pilote de Maluku. La cérémonie a eu lieu en présence du ministre de l’Industrie, Julien Paluku, qui en a profité pour faire le point. L’Etat congolais a débloqué la première tranche de vingt millions de dollars américains pour l’aménagement de cette ZES. Par ailleurs, l’autorité gouvernementale n’a pas hésité non plus à inviter les deux entreprises partenaires signataires à accélérer les travaux sur le terrain. En effet, a-t-il expliqué, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, lui-même viendra incessamment poser la première pierre.

Pour la République démocratique du Congo, le défi à relever est énorme. Selon plusieurs études, le pays abriterait 7,2 % et 14,3 % de la population mondiale et de l’Afrique subsaharienne vivant dans l’extrême pauvreté. D’ici à 2030, on en arrivera au point où un Congolais sur deux vivra dans l’extrême pauvreté. Il s’agit d’une situation inacceptable. Pour l’heure, beaucoup de nationaux, plus de 80 %, ont trouvé refuge dans le secteur informel. Les crises politico-militaires, la corruption et la faiblesse de l’Etat de droit ont freiné tout élan de développement économique. En 2020, la consommation privée et l’investissement public ont baissé respectivement de 1 % et 10 %.

Le programme de la ZES a d’abord la particularité de couvrir tout le territoire national, y compris l’Est du pays en proie à des tensions récurrentes. Délimitée géographiquement, une ZES offre des avantages aux investisseurs en termes d’infrastructures, de régimes réglementaires spéciaux et d’une gamme d’incitations fiscales. L’objectif est d’attirer l’investissement direct étranger pour accroître l’investissement au niveau des entreprises et améliorer la productivité. Or, de plus en plus de décideurs africains ont compris aujourd’hui la nécessité de promouvoir la transformation économique en veillant à réduire les risques des investissements du secteur privé et faciliter les liens économiques.

En définitive, la promotion économique permettra au pays de libérer son potentiel économique. Outre la nécessité de veiller à sa bonne conception, la ZES doit également bénéficier d’un soutien politique fort. « L’industrie doit être un facteur de paix et de stabilité », martèle le ministre de l’Industrie. Julien Paluku a expliqué que le président Félix-Antoine Tshisekedi a demandé expressément au gouvernement de la République d’installer une ZES dans la partie Est du pays. Par ailleurs, au-delà des aspects liés à la relance industrielle, le pays espère également mieux profiter de ses richesses grâce à la transition énergétique mondiale. Au moins une dizaine de minerais seront sollicités pour la fabrication des batteries électriques. Mais il s‘agit d’un autre débat.    

Laurent Essolomwa

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