![]() Littérature : le recueil « Bongolatrices » décrypte le quotidien kinoisMercredi 15 Juin 2022 - 17:09 Porté sur les fonts baptismaux le 10 juin au Centre Wallonie-Bruxelles, le nouveau recueil de nouvelles de Yoka Lye Mudaba rend compte des réalités de la société kinoise sur un ton souvent satirique, sans aucune licence avec un authentique réalisme.
L’écrivain affirme les avoir choisies, elles, parce qu’elles font de la « bongolation », agissent dans le sens du changement. Les Bongolatrices sont, à ce titre, bien lui a plu de souligner, « des agents de développement ». Et de renchérir : « Dans notre pays, dans la situation de crise où nous vivons, les femmes se sont battues et se sont bâties par elles-mêmes, on ne le dit pas assez ». Evoquant ici ces femmes identifiées à l’énergie déployée dans des activités menées dans le but légitime de maintenir à flot ou du moins assurer la survie quotidienne de leurs foyers. Faisant alors leur éloge, il cite : « Les mama bipupula, mama ya mapa, ces mamans qui le matin me réveillent en chantant les berceuses de leur vente. C’est un peu à ces mamans-là que je dois ce que je suis ». Ces Bongolatrices qui, du point de vue de Jean-Marie Ngaki, « méritent d’être connues de tous », recommandant vivement la lecture du recueil, ont une qualité essentielle. Plus que tout, a-t-il affirmé à sa présentation de l’ouvrage, « les Bongolatrices et les Bongolateurs sont des résistants, des révoltés, des résilients ». Et, leur résilience, a-t-il poursuivi, « n’est pas une recette magique de lutte ni de bonheur, mais précisément une stratégie de lutte contre le malheur, l’adversité, qui permet d’arracher du plaisir à la vie malgré le murmure des fantômes au fond de la mémoire ». De Bisonji bia bakaji à Bongolatrices Par ailleurs, le terme Bongolatrices, tiré du verbe lingala "kobongola", en français transformer, changer, a d’abord été mis en évidence par la comédienne Maguy Kalomba. Elle en a fait l’intitulé de son nouveau spectacle, une création dont le succès a été sans pareil en Suisse. Et donc, c’est en définitive cette performance de février dernier qui a inspiré la réédition et le changement de titre du recueil qui, par ailleurs, était truffé de coquilles. Passé de la première édition dont le titre était "Bisonji bia bakaji" (Les larmes des femmes), à cette seconde intitulée "Bongolatrices", plutôt que sur l’ensemble, l’auteur a mis l’accent sur une des nouvelles, "Prince de sable". Et, l’autre différence d’avec la précédente édition c’est sa seconde partie composée de neuf « Confidences du chauffeur du ministre » qui enrichissent le recueil. Parmi elles, des textes de bien récente écriture à l’instar de « Covid-19 : des Shengenois chez les Kinois; Covid-19 : interdit d’afficher le taux de change ! et Covid-19 : massacres des écoliers au Kivu ».
La lecture de nouvelles de l’auteur, "Prince de sable" et "Le fossoyeur", offerte à la suite de la présentation de "Bongolatrices", l’ont confirmé. Baptisé par le Pr Joël Ipara, qui l’a tenue pour « l’une des plus vastes littératures alchimiques de notre saison », le recueil a été scellé par son vœu de voir son succès dépasser « les frontières nationales ». Ce, quitte à compter « des milliers de lecteurs en occident, en orient et en extrême orient ».
Nioni Masela Légendes et crédits photo : 1 -Jean-Marie Ngaki présentant "Bongolatrices" au Centre Wallonie-Bruxelles / Adiac
2 - Maravilla offrant une lecture spectacle du "Prince de sable" / Adiac
3 - Le recueil de nouvelles "Bongolatrices" baptisé par le Pr Joël Ipara /Adiac Notification:Non |