Situation dans l’est de la RDC : Bruno Lemarquis dénonce une spirale de violence

Lundi 20 Juin 2022 - 16:13

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 Le coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo (RDC), Bruno Lemarquis, dans un communiqué publié le week-end dernier, a regretté que des milliers de Congolais vivant dans l’est du pays soient victimes d’une spirale de violence armée.

 

 Bruno Lemarquis a souligné que la spirale de violence armée a entraîné, au cours des ces derniers mois, la mort de plusieurs centaines de personnes, le déplacement forcé de centaines de milliers d’autres et la destruction de nombreuses infrastructures. « Depuis le début de l’année, plus de 700 000 personnes ont dû fuir leurs habitations. A ce jour, près de 5,9 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de la RDC », peut-on lire dans le communiqué.

Le coordonnateur humanitaire a, par ailleurs, noté que depuis le début de l’année, les sites de personnes déplacées sont devenus la cible récurrente de ces violences avec onze d’entre eux attaqués en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. « Les centres de santé et les écoles payent également un lourd tribut, avec au moins quinze structures de santé et cinquante-huit écoles prises pour cible. Le personnel soignant continue à payer un lourd tribut, surtout dans le Nord Kivu, où plus de 50% des violations documentées à travers les provinces de l'Est ont été enregistrées. Rien qu’en Ituri, plus de deux cents personnes déplacées ont été tuées en neuf mois dans seize attaques de groupes armés sur des sites de déplacement », a précisé le communiqué. Le texte rappelle que depuis 2019, cette province a aussi vu son système de santé sérieusement affaibli avec au moins 128 structures mises hors d’usage, ce qui affecte l’accès aux soins à plus d’un million de personnes.

Des opérations humanitaires entravées

De l’avis de Bruno Lemarquis, cette violence entrave également les opérations humanitaires. Il a monitoré, depuis le début de l’année, cent-seize incidents sécuritaires affectant directement le personnel ou les biens humanitaires. « Les sites de personnes déplacées ne sont plus des refuges sûrs pour les personnes vulnérables- et beaucoup trop de civils innocents sont victimes des violences, tués, traumatisés, et maintenus dans un cycle de violence par des groupes armés », a-t-il prévenu. Il a indiqué qu’il était plus que jamais essentiel que le droit international humanitaire soit respecté. « Les civils doivent être protégés et ne doivent pas être des cibles, le personnel humanitaire doit pouvoir accéder sans entrave aux personnes dans le besoin et ne doit pas être une cible, et la population civile doit pouvoir accéder aux infrastructures essentielles à sa survie en toute sécurité », a-t-il insisté. Le coordonnateur a ajouté qu’il était également essentiel que les acteurs humanitaires puissent disposer des ressources nécessaires. Ceci, a-t-il fait savoir, non seulement pour apporter une aide d’urgence aux personnes affectées, mais également pour appuyer le retour des personnes déplacées lorsque cela est possible.

Lucien Dianzenza

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