Exploitation illégale du coltan : le manque à gagner se situe autour de 4 milliards de dollars par an

Lundi 25 Juillet 2022 - 2:30

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Les conclusions du rapport d’Enact attestent qu’une grande partie de la production artisanale congolaise de coltan échappe encore au contrôle de l’Etat.

Un récent rapport publié par une structure de l’Union européenne (UE), en l’occurrence Enact Africa, fait état du désordre qui gangrène aujourd’hui l’activité minière en République démocratique du Congo. Ce secteur qui aurait pu, en temps normal, renflouer les caisses de l’Etat, ne participe malheureusement qu’à faible proportion au budget national. Destiné à renforcer la lutte contre le crime organisé transnational en Afrique conformément à la mission lui dévolue, Enact Africa s’est intéressé dans son rapport à l’exploitation du coltan qui s’effectue dans une cacophonie indescriptible, faisant perdre au trésor public plus de quatre milliards de dollars américains chaque année. Une situation malencontreuse exacerbée par l’activisme des groupes armés dans la partie est de la RDC.

En effet, à en croire cette structure de l’UE, une grande partie de la production artisanale congolaise de coltan échappe encore au contrôle de l’Etat qui brillerait par son absence dans plusieurs zones d’exploitation, notamment dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu où sévissent les groupes armés. Ceux-ci font la loi dans ces espaces sous leur contrôle au grand dam des autorités étatiques qui n’y ont pas accès. D’où le dysfonctionnement qui caractérise l’exploitation du coltan dans cette partie du pays au mépris de la réglementation en vigueur, révèle le rapport de Enact Africa.  « Le manque d’accès dans ces zones d’exploitation serait à la base du travail des enfants, de l’insécurité des travailleurs et parfois des violences sexuelles faites sur les femmes actives dans les  sites d’extraction », indique le rapport qui, par ailleurs, fait état de la collision de l’Etat congolais avec des réseaux criminels.               

Même dans les zones où le gouvernement a la facilité d’accéder, le rapport d’Enact Africa démontre également une collaboration complice entre les autorités chargées de la réglementation de l’activité d’extraction et les groupes criminels opérant sur le terrain, moyennant corruption. L’exemple le plus patent est celui du Service d’assistance et d’encadrement des mines artisanales et de petite échelle.

Créée en 2003, cette structure étatique avait la double mission de contrôle des opérations artisanales et du développement du secteur. Il s‘avère que cette dernirère n’a jamais exercé sa mission de contrôle, se contentant de la perception des taxes minières sur fond de corruption et de marchandage.      

Alain Diasso

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