Assistance : le HCR supprime ses programmes d’aide vitale en RDC

Mercredi 3 Août 2022 - 17:00

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En raison d'un manque de financement,  le HCR n'est pas en mesure de répondre à l’ensemble des besoins humanitaires croissants des réfugiés et des personnes déplacées internes RDC.

 

 

L’agence onusienne fait savoir que la République démocratique du Congo (RDC) est l'une des opérations du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) les plus sous-financées au monde. En date du 30 juin 2022, seulement 19% du montant de deux cent vingt-cinq millions de dollars prévu au budget en début d'année avaient été obtenus. Cette pénurie de fonds affecte de façon significative la vie des personnes contraintes de fuir. 

 Les besoins humanitaires sont énormes en RDC au regard de nombre des personnes déplacées. Au début de l'année, le pays a accueilli plus d'un demi-million de réfugiés et de demandeurs d'asile, et plus de cinq millions de personnes déplacées internes. La recrudescence des combats entre l'armée congolaise et des groupes armés non étatiques dans la province du Nord-Kivu ont été à la base de déplacement massif des populations.

Le HCR révèle que cent soixante mille personnes supplémentaires ont été déplacés depuis avril 2022. Par ailleurs, le HCR et ses partenaires dans la province de l'Ituri ont enregistré plus de huit cents décès dus à des attaques à l'arme à feu et des raids à la machette contre les communautés locales, qui ont poussé plus de vingt mille personnes à fuir leurs foyers.

L’éducation des enfants refugiés sacrifiée

Chaque enfant a droit à l'éducation primaire mais, en RDC, en raison du sous-financement, seuls 16% des enfants réfugiés sud-soudanais sont scolarisés. Aux niveaux de financement actuels, le HCR n’est pas en capacité d’aider un seul enfant réfugié à fréquenter l'école secondaire cette année  Pire encore, sans soutien supplémentaire, le HCR sera contraint de réduire les allocations d’aide en espèces et les kits pour les moyens de subsistance dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage. Ces pénuries de fonds, combinées à de graves sécheresses en Afrique orientale et australe, affecteront de nombreuses personnes déplacées qui pourraient subir la famine.

Selon le HCR, au rythme actuel, 82% des personnes déplacées internes ne recevront pas d'aide adaptée en matière d'hébergement. De ce fait, elles seront forcées de dormir dans des églises, des écoles et des stades, en plein-air, ou risqueront de devoir rentrer chez elles malgré le risque d'être prises pour cible par des groupes armés.

L’on se rappellera que, lors de sa dernière visite dans la province de l'Ituri, la directrice de la Division des relations extérieures du HCR, Dominique Hyde, a salué le courage et la persévérance des femmes, des hommes et des enfants déracinés face à l'horreur, mais aussi elle a déploré l'impact du sous-financement des opérations.

Blandine Lusimana

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