Féminisme : des Congolaises s’expriment à travers la campagne « Zala yo »

Vendredi 30 Septembre 2022 - 13:14

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Lancée depuis le 22 septembre, la campagne « Zala yo », Sois toi en français, est une plate-forme qui prone le féminisme. Dirigé par l’artiste slameuse Mwassi Moyindo en partenariat avec l’association à but non lucratif Kanni assistance, ce mouvement vise à rassembler les femmes de plusieurs univers différents dans le but de sensibiliser d’autres femmes à l’émancipation.

 

 

La campagne qui se déroule sur les réseaux sociaux regroupe neuf femmes de divers horizons qui exercent dans plusieurs secteurs d’activités de la société congolaise. Jeunes, fortes, ambitieuses, elles parlent de leurs actions, des défis qu’elles surmontent au quotidien, de l’égalité homme-femme et de ce féminisme naissant.

« On n’a pas à attendre pour qu’on nous donne la parole. On peut l’arracher, aller de notre propre idée et s’exprimer. Parmi toutes ces femmes, il y en a qui ont une vision différente de ce qu’est le monde, de ce qu’est leur combat dans la vie, de ce qu’est le secteur d’activité dans lequel elles fonctionnent », a expliqué Mwassi Moyindo, artiste slameuse. On comprend par-là que c’est une prise de parole vers la liberté. 

Quant à Luce Bénédicte Ngangoué, activiste defenseur des droits humains, « beaucoup de femmes ne lèvent pas la voix quand il s’agit de la liberté d’expression et d’association. Elles sont marginalisées même quand on parle de la Constitution de notre pays. Or, il faut prendre la parole et s’imposer. Mon militantisme est né d’un sentiment de ras-le-bol face aux injustices que nous subissons au quotidien, d’un besoin d’exister et de trouver un environnement où s’exprimer librement »

Divana Kate Radiamick, cinéaste congolaise, a dit à propos de son parcours: « Evoluer dans un domaine qui est majoritairement masculin m’a permis de vaincre mes doutes et de me surpasser. Il ne faut donc pas se mettre ses limites, ne pas se considérer comme un être inferieur, ne jamais cesser d’apprendre. Mais nous évoluons dans une société où les hommes ont un regard assez méprisant des femmes évoluant dans des domaines dits réservés aux hommes. Etre féministe, c’est prendre conscience de son potentiel et décider de ne plus se laisser marcher dessus, imposer ses valeurs mais aussi sa présence. »

Ben Ori, professeure d’histoire géographie et militant des droits humains, pense qu' « il y a plein de maux dans le domaine socioéducatif qui ne sont pas évoqués. Pour avoir enseigné bénévolement pendant dix ans, j’ai rencontré d’énormes difficultés sur le plan social, financier, sur la santé également. Ce sont des épreuves qui m’ont affermie. Je suis beaucoup plus armée pour affronter l’avenir. Le féminisme pour moi ce n’est pas un combat contre la gent masculine. Je me sens vraiment intégrée du fait que je me montre sous mon vrai jour avec le slogan "Zala yo" ».

Quant à Glade Milandou, juriste de formation et activiste, elle estime que « les femmes sont moins représentées au sein des partis politiques. Le fait d’être seule, les décisions que vous pouvez prendre peuvent ou ne pas être acceptées par les autres. Mais en tant que femme, il ne faut jamais abandonner. Au contraire, il faut lutter pour se faire entendre, créer et entreprendre une activité quelle qu’elle soit ».

Cette campagne médiatique qui prend fin le 28 octobre prochain va se solder par un spectacle de slam, de tambour et d’échange entre le public et ces femmes activistes, bloggeuses et politiques. Ce sera également l’occasion de dévoiler les ambitions du mouvement, de lancer un appel pour des actions plus grandes et de faire en sorte que la campagne s’étende sur l’ensemble du territoire national et au-delà des frontières du Congo.

 

 

Divine Ongagna

Légendes et crédits photo : 

Les cinq intervenantes/Adiac

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