Adhésion de l'UA : vers la refonte de la gouvernance mondiale

Lundi 5 Décembre 2022 - 11:19

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La 17e édition du sommet du G20 qui s’est tenue à Bali en Indonésie s’est terminée par une note d’espoir pour l’Afrique.

Le G20 va examiner, lors de la session 2023, en Inde, l’adhésion de l’Union africaine (UA) en qualité de membre permanent, avait annoncé le président sénégalais, Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine, argumentant que « l’Afrique est la 8e puissance économique par son PIB, possède plus de 60% des terres arables avec une population estimée à près de 2.5 milliards d’ici à 2050 ».

L’Afrique, continent des extrêmes avec à la fois d’importantes potentialités naturelles et un retard criard d’industrialisation et de grandes vulnérabilités sécuritaires et alimentaires, son entrée dans le cercle du G20 augure de perspectives heureuses, à en croire certains experts contactés. « L’Afrique sera désormais à la table des négociations et pourra ainsi participer en amont à l’élaboration de l’agenda du Groupe. Elle aura la possibilité d’exercer une plus grande influence sur le contenu de cet agenda », a expliqué Demba Moussa Dembélé, président de l’ « Africaine de recherche et de coopération pour l’appui au développement endogène ».

Avant d’ajouter : « Cette entrée pourrait ouvrir la porte à une meilleure représentation des pays du Sud dans les instances mondiales ; ce qui leur permettrait ainsi d’avoir une plus grande influence dans l’orientation des politiques internationales », assurant que cette adhésion est une occasion pour l’Afrique d’être son propre porte-parole pour exposer et défendre ses préoccupations. Il pense que l’Afrique sera en meilleure position pour essayer d’infléchir les politiques de certains membres du G20 à son égard. Malgré que cette entrée, à elle seule, soit insuffisante pour permettre au continent d’avoir « tout de suite un poids très important » dans la gouvernance mondiale, elle est un pas de plus dans cette voie, a opiné Gilles Yabi, fondateur du Think tank citoyen de l’Afrique de l’ouest. Avant d’expliquer que pour peser sur la gouvernance mondiale, il faut être présent dans les instances, les lieux et les moments de discussion de cette gouvernance et des questions les plus importantes sur les plans économique, stratégique et  géopolitique.

Ce qui va, selon lui, dans le sens d’une implication de plus en plus importante du continent dans les instances les plus importantes et les plus influentes au niveau de la gouvernance mondiale. « L’admission de l’Afrique au G20 pourrait aider à une meilleure prise de conscience des réalités du continent par les autres membres du G20. Ainsi, l’Afrique pourrait-elle avoir une oreille plus attentive à ses problèmes et défis », a souligné Demba Moussa Dembélé, y entrevoyant une meilleure prise en compte des inégalités dans le monde et des défis auxquels est confronté la planète. Il attend un consensus sur les questions stratégiques et une unification des positions des 54 pays sur les questions importantes. Il appelle à un rééquilibrage dans la gouvernance mondiale, qui pourrait faire de l’Afrique le meilleur défenseur des préoccupations du Sud global.

Il s’est projeté dans ce qui serait le parachèvement du processus de reconnaissance de l’Afrique sur la sphère internationale, à savoir un statut de membre permanent au conseil de sécurité des nations unies : « Le jour où l’Afrique obtiendra gain de cause sur cette revendication fondamentale, ce serait un développement géopolitique majeur qui donnera au continent africain un poids décisif sur l’échiquier international et lui fera jouer un rôle de premier plan dans les affaires mondiales concédant, toutefois, que ceci « n’est pas pour demain ». Une place de l’UA au sein du G20 est un jalon qui vaut son pesant d’or.

Noël Ndong

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