Funérailles : Tshala Muana sera inhumée ce 23 décembre

Le deuil organisé au départ à la demeure de l’illustre disparue, à dater du 10 décembre, est, depuis le 19 décembre, tenu à Maïsha Park afin de permettre à un plus large public d’y participer. Et, c’est ce 22 décembre que s’organise la veillée mortuaire à laquelle prendront part de nombreuses personnalités du showbiz, ses homologues chanteurs et musiciens. Des politiques sont aussi attendus à cette veillée, tout particulièrement les partisans du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) dont Tshala Muana fut la présidente de la Ligue des femmes et qu’elle était de ces artistes qui avaient soutenu les campagnes de Joseph Kabila, d’abord en 2006, puis sa réélection en 2011. Du reste, Olive Lembe Kabila, l’ex-première dame, est passée témoigner sa compassion au compagnon de la Reine du mutuashi, Claude Mashala, la semaine dernière, en compagnie de certains cadres dudit parti. Il y avait, en tête de la délégation, le secrétaire permanent, en l’occurrence Emmanuel Ramazani Shadari. Il est prévu, avant l’exposition de la dépouille au Palais du peuple, une cérémonie d’honneur au siège du PPRD.

Intronisée pour s’être illustrée comme ambassadrice de sa culture luba, à travers ses chants dans sa langue maternelle et choisie de mettre en avant la danse de son terroir, le mutuashi, elle a son nom inscrit dans les annales du Kasaï occidental dont elle était originaire. Le folklore luba qu’elle a sublimé au plus fort de sa carrière était l’empreinte personnelle dont elle avait imprimé la musique congolaise. Ce, au point d’être surnommée la Reine du mutuashi et de baptiser son orchestre Dynastie mutuashi. La star internationale qui s’est éteinte le 10 décembre est pleurée à chaudes larmes par les mélomanes congolais et du monde nullement préparés à sa brusque disparition à 64 ans.

Productrice et mentor

Tshala Muana, dont la carrière solo a été lancée véritablement à partir de la Côte d’Ivoire, est passée alors de danseuse à chanteuse. Elle s’est révélée aussi par la suite un bon mentor pour de nombreuses jeunes chanteuses. En effet, quand, à l’orée des années 2000, Tshala Muana se décide à assurer elle-même la production de sa musique, elle prend également sous son aile de jeunes talents. C’est donc à partir de 2008 que commence l’aventure avec notamment MJ30, Jos Diena, Lula Tshanda et Boss Bossombo. La plus illustre d’entre elles reste celle avec la pétillante MJ 30 qui semble porter la même fougue qui la caractérisait, elle, dans sa jeunesse, ou sa période la plus faste, alors qu’elle se coiffait à la Tina Turner et arborait des tenues toutes pailletées aux longues fentes interminables. C’est donc avec cette dernière qu’elle a fait des reprises de certains tubes, notamment "Nasi nabali" et avec qui elle a réalisé des duos à l’instar de "Grand-prêtre mère" passée, d’ailleurs, comme une expression lingala et qui, comme "Duku Duku", feront date dans les quelques collaborations de talents féminins congolais. Par ailleurs, "Don de Dieu", le featuring de Tshala Muana avec sa consœur Mbilia Bel réalisé en 2018, fait partie des rares que l’on compte parmi les légendes féminines de notre chanson. Aux nombreuses cordes de son arc, il faut ajouter celle d’actrice suite à ses apparitions au cinéma dans le légendaire "La vie est belle" de Mweze Ngagura et "Falato" (L’orphelin) de Mahamadou Cissé. Du reste, l’on apprend qu’elle préparait un nouvel album dont la sortie ne devait pas tarder, mais hélas !