Caisse de retraite des fonctionnaires : une ambiance triste et désolante

Jeudi 26 Janvier 2023 - 18:46

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Nommés PAD (Payés à domicile), les pensionnaires de la Caisse de retraite des fonctionnaires (CRF) considérés comme malades ou impotents sont parfois obligés d’aller à la Direction générale de l’administration et des finances (DGAF) pour percevoir leur dû. Une ambiance triste et désolante à laquelle assistent les membres de leurs familles révoltés et choqués vu que les structures ne sont pas adaptées. Témoignages.

Fatigués par le poids de l’âge et marchant péniblement pour les uns, le visage dans le vide s’agrippant parfois à leurs fauteuils roulants pour les autres qui sont recroquevillés sous un foulard et soutenus de par des proches, telle est l’ambiance que sont obligés d’assister les membres de famille qui accompagnent les pensionnaires malades de la CRF déclarés impotents.

Un spectacle désolant et pénible pour les parents comme l’a indiqué Joseph Bassissa qui a la nette impression de se retrouver dans un centre médical. « A chaque fois que je viens ici, j’ai l’impression de me retrouver dans une clinique… On y trouve, en général, des personnes très fatiguées, avec des maladies liées à l’âge telles que la tremblote, la paralysie suite à un AVC, problèmes de déplacement et de vue, et pour certains la difficulté de rester longtemps assis », a indiqué ce dernier qui souhaite de tout cœur que ce problème se résolve au plus vite.

Même son de cloche pour Charlotte qui n’est pas très emballée à l’idée de revenir le mois prochain à la DGAF. « Nous habitons à Kinsoudi, et c’est tout une logistique qu’on déploie pour arriver jusqu’ici sachant que ma mère est paraplégique et se déplace difficilement à cause de son arthrose, et pour couronner le tout, les pensionnaires sont parfois obligés d’attendre des longues heures ou de revenir le lendemain pour être servis », a fait savoir Marignelle qui espère une amélioration à ce désagrément qui perdure. « Avant, tous ceux qui étaient déclarés malades étaient payés régulièrement à domicile et je pense que c’était vraiment l’idéal pour les pensionnaire », a précisé la jeune femme.

Colombe, en colère, tente de stabiliser son grand père paralysé sur son siège. « Je suis venue accompagnée mon grand-père, il est considéré comme un cas social et devrait normalement être payé à domicile. Mais depuis un certain moment, on nous demande de venir sur place à la DGAF où sont payées les pensions des retraités militaires », a-t-elle expliqué.

Plus loin, Hélène, assistée par sa fille, essaie tant bien que mal de gravir les marches pour aller prendre sa pension alors qu’elle est interpellée au guichet. Pas de fauteuils roulants permanent ni d’allées appropriées pour permettre la circulation de ces fauteuils, difficile donc pour les parents d’escorter les malades jusqu’au guichet où ces derniers perçoivent leurs pensions.

Pourtant, certaines résolutions ont été prises pour pallier cette situation, mais apparemment elles sont restées lettre morte. « Dernièrement, la direction avait pris une sage décision, celle de payer les malades via une procuration où un membre de la famille pouvait percevoir la pension à la place du malade. Mais, cette possibilité a été écartée pour je ne sais quelle raison ! La direction devrait revoir cette mesure afin que tous les pensionnaires malades soient payés à domicile en bonne et due forme, car il y a des pensionnaires qui ne sont plus en mesure de se déplacer et c’est un manque à gagner pour ces derniers », a fait savoir Cyril dont le grand père n’a pu percevoir ses deux dernières pensions puisqu'il n'était pas en mesure de se déplacer. « Je prie qu’il ait droit à ses deux mois d’arriérés lors de la prochaine paye », a souhaité ce dernier.

Du côté de la CRF, la question est en train d’être traitée comme l’a fait savoir un agent qui a requis l'anonymat. « C'est une situation qui nous préoccupe et nous sommes bien disposés à la résoudre, mais parfois la logistique nous joue des tours… Mais qu’à cela ne tienne, nous allons voir comment remédier immédiatement à ce problème », a indiqué ce dernier. Une résolution qui soulagera non seulement les pensionnaires mais aussi et surtout les parents qui sont parfois impuissants face à la souffrance infligée à leurs parents.

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Des pensionnaires malades attendant de percevoir leur gain/Adiac

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