Les immortelles chansons d’Afrique : « Lemba » de Mpassi Mermans

Jeudi 26 Janvier 2023 - 18:22

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Artiste confirmé du panel des guitaristes qui ont marqué la musique africaine, Mpassi Mermans a participé à la naissance de la quatrième guitare en Afrique. En 1976, avec l’orchestre national, il signe « Lemba », un titre extrait de l’album « Vision » dont la référence est EN 001.

Paru sous la bannière des Editions nationales et distribué par la Direction générale des affaires culturelles, le morceau « Lemba » est structuré en trois parties. La première est un chant polyphonique exécuté par Athis Sita, Simon Mangouani et Ange Linaud, un merveilleux trio. Ici, l’auteur s’adresse à Lemba, sa fiancée. Il lui demande de ne pas être pressée, le mieux serait qu’elle se concentre sur ses études pour lui permettre de bien organiser leur mariage.

La deuxième est un chant responsorial en forme de refrain-couplets. L’auteur manifeste son côté nationaliste pour garantir sa dulcinée. « Nazali mwana Congo, nalingi mboka na ngai, nakokende wapi e ? Ata na keyi mobembo nakozonga kaka, Lemba ozelaka ngai », entendez : « Je suis fils du Congo, j’aime mon pays où irai-je ? Même si voyageais, je finirai par revenir, Lemba tu devras m’attendre ». Dans cette section comportant trois couplets, le lead vocal est porté par l’admirable voix de Simon Mangouani.

La troisième partie est un bridge. On a le temps de savourer la beauté mélodique de cette œuvre. Tout abord les instruments à corde: la guitare solo de Gerry Gérard, la mi solo de Mermans, la rythmique de Samba Mascott et la basse de Ntaloulou.  Ensuite, les instruments à vent: les saxophones de Bik’s Bikouta, Essous, Nino Malapet, Jean Saidou; les trompettes de Samuel Malonga et Kabongo Wetu sur fond de la batterie de Rikky et des congas de Pandi. Enfin? le chœur. Notons qu’il y a un véritable dialogue entre les saxophones et les trompettes. Ce dialogue particulier en mode tuilage laisse les trompettes intervenir avant que les saxophones n’aient terminé leur discours. Ce qui fait de cette chanson un incontestable régal auditif.

Guitariste dont les sonorités résonneront toujours dans le gotha musical africain, Mpassi Ngongo Mermans a rejoint les limbes le 28 décembre 2022. Il naquit le 25 novembre 1945 à Madzia, dans le département du Pool, en République du Congo. En 1958, il crée son premier orchestre, Syncope jazz,  qui deviendra en 1960 Mando Negro. Cette appellation, nous expliqua le musicien, signifiait la « mandoline nègre » car c’est avec la mandoline qu’il a commencé avant de recourir à la guitare. En 1963, il intègre Les Bantous de la capitale qu’il quittera en 1972 pour cofonder les Nzoy . Après, il créera l’orchestre Lisolo avant de rejoindre Les Bantous qu’il délaissera en faveur des Bantous monument. Il reviendra, enfin, chez les Bantous de la capitale jusqu’à sa mort.             

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

La pochette d'un des albums de Mermans

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