Musique : Zao reçoit un hommage pour ses 70 ans

Mardi 28 Mars 2023 - 17:00

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Le monument de la musique congolaise, Casimir Zoba dit Zao, a reçu un bel hommage pour ses soixante-dix ans d’âge au cours d’un concert organisé au Centre culturel Zola (CCZ), à Moungali, le quatrième arrondissement de Brazzaville, le week-end dernier.

Une pléiade d’artistes, tous jeunes, a interprété tour à tour la quasi-totalité des chansons de l’icône de la musique congolaise et internationale, Casimir Zoba dit Zao (Monsieur Ancien combattant). Malgré son état de santé, Zao a répondu présent et a suivi avec un énorme plaisir les jeunes qu’il a formés interpréter tout son répertoire trois heures durant. « Pour moi, c’est une grande émotion parce que c’est la jeunesse, c’est la moisson de demain, ce sont mes fidèles continuateurs, cela signifie que moi Zao j’ai formé. Oui, du haut de mes 70 ans d’âge, j’ai formé mes enfants pendant quarante ans, voilà pourquoi ils ont répondu présents et ont fait leur show », s'est réjoui l’artiste Zao.

Très fier de ses poulains, Zao a déploré la musique qui se pratique actuellement, une musique plus penchée vers l’obscénité. Pour lui, c’est un problème qui prend de l’ampleur et nécessite l’attention des gouvernants. A titre d’illustration, il a pris un exemple simple : quand les insanités sont jouées dans les Night-clubs et les adultes dansent, qui est plus obscène ? a-t-il posé la question. D’où, il pense qu’il y a problème. « Nous sommes dans un monde qui va très vite, et surtout avec la télévision qui influence. Nous devons faire très attention, car nous sommes en train de rater la base.  A notre époque, il y avait des centres des vacances organisés, il faut que ça revienne, que les championnats de “Mwana foot” reviennent. Il faut aussi que les groupes vocaux reviennent. Parce qu’on a tout perdu. Ces enfants qui chantent n’ont aucune base. Nous avons joué dans des groupes vocaux, nous avons chanté des chansons révolutionnaires,  des chansons pour la libération de l’Angola. C’était toute une éducation que nous avons reçue. Les enfants que nous sommes en train de condamner n’ont eu aucune base. Les gouvernants doivent voir ce problème », a-t-il suggéré.

Remonter un jour sur scène, le souhait de Zao

L’artiste Zao, visiblement malade, accusant aussi quelques soucis de mobilité, tient tout de même à revenir un jour sur scène. Il a signifié que pendant qu’il était dans son lit, il avait reçu la visite du directeur de cabinet de la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs. Par la même occasion, il a remercié les gens qui de près ou de loin le soutiennent en lui apportant un petit peu. « Je ne cherche pas des millions, bien que je sois dans un traitement à vie, mais j’ai tout de même besoin de l’aide. Cependant, tant que la voix n’est pas encore partie, ça ira. Et je me réjouis de la présence de quelques personnalités qui sont venues me soutenir aujourd’hui, à l’instar de Belinda Ayessa, de la directrice du CCZ, Svieta Alphonsine Diatha, de Médard Milandou, et des journalistes. Je reviendrai peut-être un jour chanter au mémorial, même si je serai assis avec ma guitare sèche. J’ai toujours dit qu’il faut mourir dans la musique », a-t-il conclu.

Présente à cet hommage, la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, Bélinda Ayessa, s’est dite heureuse de prendre part à ce concert qui célèbre un grand baobab, un homme qui aura marqué sa génération, mais aussi la génération actuelle, certainement aussi la génération future. « Je crois que ce que la légende Zao a eu à faire doit simplement être transmis et retransmis. Aujourd’hui, il faut inscrire les chansons de Zao dans le cadre planétaire. Qui ne connaît pas ”“Ancien combattant” ? Il faut maintenant se battre pour que ça soit conservé, préservé. Il y a la nécessité de pouvoir faire inscrire la chanson “Ancien combattant” comme patrimoine immatériel de l’Unesco, ça sera un très bel hommage qu’on va rendre à Zao. Si on pouvait encore en 2024 célébrer les 71 ans de Zao, je reviendrai avec plaisir », a-t-elle ainsi rendu hommage à l’artiste, tout en remerciant la directrice du CCZ qui a mis les petits plats dans les grands en réussissant cette cérémonie.

Pour sa part, la directrice du CCZ, Svieta Alphonsine Diatha, hôte de la cérémonie, a remercié tous les invités de marque ainsi que les journalistes pour être venus soutenir Zao et donner à cet hommage une importance capitale. « Ce que nous avons fait ce soir c’est au nom de l’amour. La vie est amour », a-t-elle souligné. Cet hommage a été marqué aussi par le témoignage que Médard Milandou a fait sur l’artiste Zao.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- L’artiste Zao remerciant tous ceux qui sont venus le soutenir / DR 2- L’artiste Zao sur scène avec les artistes et Belinda Ayessa/ DR

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