Plaisirs de la table : le « nadjebe », l’ail traditionnel chez les Bakouélé

Vendredi 31 Mars 2023 - 14:47

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Cette semaine, nous partons pour la découverte des petits trésors dont regorgent nos forêts où poussent de multiples plantes aux formes parfois étonnantes mais toujours intéressantes de par la richesse qu’elles réservent en cuisine.

Le « nadjebe » ne pousse pas par terre mais sur un arbre buissonnant. Il porte des rameaux dépourvus d’épines comme le piment. De cette plante sauvage encore bien inconnue du Congolais lambda sont également consommées les racines dont l’odeur forte rappelle bien celle de l’ail ordinaire. C’est un légume épiphyte car il pousse sur une autre plante.

Ecrasé le plus souvent sur une pierre spéciale, cet ail est marron à la présentation ; il est à peine plus grand qu’une bille de garçons. D’ailleurs, sa forme ronde cabossée est à la fois proche des cerises locales ou des célèbres « ntsui-téké ». Notre condiment est, en effet, protégé par une coque.

Les consommateurs du « nadjebe » n’hésitent pas à en agrémenter tous les plats de poisson ou de viande autant que l’on ferait avec de l’ail commun. Mais si la plante n’attend que d’être connue et mieux commercialisée, les ménagères se rappelleront qu’à côté du condiment de cette semaine, l’ail « batéké » est aussi vendu dans les grands marchés. Néanmoins, il n’a rien à avoir avec celui des Bakouélé, on le confondrait à l’ail usuel, celui reconnu internationalement, s’il n’y avait pas cette différence qu’il est plus petit et se caractérise aussi par sa coloration plutôt rosâtre. 

Pour en revenir à la petite merveille à l’honneur, elle est utilisée comme condiment mais aussi comme ingrédient principal dans la fabrication du café indigène, appelé localement le « sokossosso ». La préparation de cette boisson énergivore chaude suggère qu’on peut lui associer aussi les petites aubergines vertes traditionnelles, qui sont également bien écrasées à leur tour.

L’ail traditionnel est menacé par son succès car il n’est pas seulement consommé en cuisine. Il jouit d’une solide réputation en pharmacopée parce qu’il possède des vertus médicinales. On a découvert, en effet, qu’il est un excellent remède naturel contre le paludisme, la fièvre typhoïde, c’est également un bon allié contre le mauvais cholestérol. La liste de ses bienfaits n’est pas exhaustive puisque le condiment serait également efficace contre les maux de gorge.

De manière générale, l’ail aiderait, en outre, à maintenir une bonne santé cardio-vasculaire, respiratoire et régulerait le bon fonctionnement du foie. D’autres variétés comme l’ail noir contiendraient un taux plus élevé de propriétés pour lutter contre certaines pathologies selon les spécialistes en santé.

Dans la description de cet ingrédient, il faudrait retenir que si sa forme ne laisse pas transparaître que ce n’est pas de l’ail, l’odeur qu’elle dégage fait bien comprendre que l’espèce appartient à la classification de l’allium sativum.

A bientôt pour d’autres découvertes sur ce que nous mangeons !

Samuelle Alba

Notification: 

Non