Arts plastiques : Hyanciété Mechack Atama expose à Brazzaville

Les codes d’Atama s’inspirent, entre autres, de l’un des artistes les plus célébrés dans le monde de l’Art moderne : Jean-Michel Basquiat, disparu beaucoup trop tôt. Tout comme Basquiat, c’est essentiellement dans la culture urbaine qu’il puise ses sujets ; des représentations de scènes du quotidien de la ville de Kinshasa principalement, ou de sa petite sœur sur l’autre rive du fleuve Congo, Brazzaville. Les motifs récurrents – comme les yeux, les lèvres rouges, les coiffes ou le crâne blanc – ainsi qu’une grande unité de style créent comme une familiarité avec les toiles et les rendent plus pénétrantes. La culture de la sape ou des réseaux sociaux, solidement ancrée dans la ville, côtoie les masques et fétiches tribaux pour parfaire le panorama culturel : la modernité n’exclut pas la tradition…

Le bouillonnement de la ville et de ses activités est transcrit sur les toiles par la richesse des compositions et le foisonnement des couleurs vives. Il s’en dégage une allégresse où des personnages, presque burlesques parfois, boivent, jouent, fument et semblent même danser bien qu’ils soient figés sur la toile. D’autres protagonistes semblent sortir tout droit d’une bande dessinée.

Ces sujets, qui pourraient paraître pour la plupart légers, nous invitent toutefois à une deuxième lecture, plus profonde et plus réflexive. Certains personnages, notamment les femmes, invitent à un deuxième regard, moins joyeux, plus énigmatique, comme cette mystérieuse Joconde. Nous regardent-ils pour nous dire quelque chose ? Que cherchent-ils à nous cacher derrière ces grands sourires ? C’est à chacun de nous de le découvrir. Et c’est aussi ce niveau de lecture supplémentaire qui fascine dans le riche travail d’Atama, au-delà d’un indéniable talent formel.

Né en 1990 à Kinshasa où il vit et travaille, Atama débute sa carrière comme assistant auprès de l’artiste Maketa, considéré comme son mentor de 2012 à 2016. Cette période d’observation, durant laquelle il ne touche pas aux pinceaux, lui permet de mieux appréhender le sens de la composition, l’association des couleurs et de choisir son vocabulaire pictural.

S’agissant de son parcours professionnel, Hyanciété Mechack Atama, a dit son agent, Christian Sanga Pamba, a participé à des expositions collectives suivantes : 2022, exposition collective à Try out Art Kunst galerie, Bruxelles (Belgique) ; 2022, exposition collective « La Rumba » au centre Wallonie Bruxelles, Kinshasa (RDC) ; 2020, exposition collective shapes’expo Congo painting au musée des beaux-arts d’Angoulême (France) ; 2020, exposition collective musée des arts d’Afrique et d’Asie « voyage », Vichy (France) ; 2017, mise en place de l’atelier artistique Atama sur Sao/24 dans la commune de Ngiri-Ngiri dans le centre-ville de Kinshasa.