Interview. Cherel Otsamingui : « L’art contemporain regroupe un ensemble d'œuvres d'institutions et de pratiques artistiques contemporaines »

Samedi 27 Mai 2023 - 13:15

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Journaliste, Cherel Otsamingui est promoteur culturel et président de l’association Bantu culture qui œuvre pour la promotion et la conservation du patrimoine culturel des peuples bantous. Sur le thème « De l’identité à la renaissance de nos cultures », l’association va organiser, du 15 au 23 juillet, à Brazzaville, une exposition collective des différentes œuvres contemporaines,  en marge de la deuxième édition de la Foire africaine  pour la promotion des cultures. Entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C): Pourquoi organisez-vous  cette exposition des arts contemporains ?

Cherel Otsamingui (C.O) : Nous organisons l’exposition des arts contemporains dans l’optique d’aider les artistes œuvrant dans ce secteur  à se faire connaitre et à vivre à travers leurs arts. Nous voulons participer au développement de leur talent.

L.D.B.C.: Quels sont les artistes invités à cette exposition ?

C.O.: Cette exposition collective va regrouper un échantillon de dix à quinze artistes peintres qui vont nous parler de leur vision personnelle. Les œuvres qui seront présentées vont capturer la beauté et la diversité des cultures, chacune avec sa propre interprétation artistique

L.D.B.C.: Quelle est la cible que vous voulez principalement toucher ?

C.O.: En mettant les arts au service du développement, nous voulons toucher la jeunesse et l’inciter à aimer la culture. Les Congolais ont connu les grands artistes peintres au niveau international. C’est aussi notre façon de rendre hommage à ces artistes nationaux qui ont rehaussé l’image de la culture congolaise, à l’exemple de Pierre Lods, Marcèle Gotène, Michel Hengo, et biens d’autres.

L.D.B.C.: En tant que promoteur culturel, pensez –vous qu’il existe une crise de l’art au Congo Brazzaville ?

C.O.: Bien évidemment qu’il y en a. Les Congolais ne s’intéressent pas aux œuvres d’art. C’est bien à l’étranger que ce travail est mieux apprécié et vendu. Ce n’est que maintenant que quelques citoyens lambda commencent à avoir le goût de vouloir accrocher une toile chez eux.

L.D.B.C.: Biennales, foires, musées, galerie, quels sont les lieux de l’art contemporain aujourd’hui ?

C.O.: Au niveau national , nous n’en avons pas. Le seul musée qui existe et qui conserve nos œuvres en face du ministère de la Culture est dans un état dégradant. Les politiques doivent réfléchir sur l’organisation ou encore sur les mécanismes de constructions d’autres musées. Les galeries sont privées si bien que nous sommes parfois obligés d’organiser des activités pareilles pour pousser le Congolais à s’intéresser à notre culture. La culture c’est le miroir, le reflet d’une nation. Si aujourd’hui des pays comme la Cote d’Ivoire, le Nigeria, la France, les Etats –Unis ont une image positive c’est grâce à leur culture, pourquoi pas nous ?

L.D.B.C.: Pensez-vous que le digital a aujourd’hui une influence sur l’art contemporain ?

C-O:  Aujourd’hui on ne peut plus se passer des nouvelles technologies. Il existe des galeries en ligne, des musées et la vente des œuvres en ligne à travers le monde. Pendant la covid -19, le secteur culturel à Brazzaville et à l’étranger avait été fermé mais nous avons vu comment les artistes ont organisé des expositions virtuelles via des pages Facebook, Instagram, Tik Tok, WatsApp et tout cela, grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication qui contribuent à l’essor de nos différentes cultures.

L.D.B.C: Un dernier message ?

C.O.: D’après Marcus Garveil , « un peuple qui ne connaît pas sa culture ressemble à un arbre sans racine ». C’est pour dire que nous devons tous nous approprier nos cultures. Et, l’association Bantu culture que je préside depuis 2019 accompagne le gouvernement dans les actions qu’il mène en tant qu'acteur de la société civile.

Propos recueillis par Divine Ongagna

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