Projet Lisungi : plus de 1500 autochtones améliorent leurs conditions de vie dans la Likouala

Samedi 21 Octobre 2023 - 17:15

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L’impact du Projet Lisungi, système des filets sociaux, sur les conditions de vie des autochtones dans la Likouala n’est plus à démontrer. Depuis son lancement en 2019, le projet a pris en charge 1534 ménages autochtones dont 529 à Bétou, 182 à Dongou, 716 à Enyellé et 107 à Impfondo.

Les financements du projet Lisungi en faveur de la population autochtone ont apporté des solutions significatives dans plusieurs domaines, notamment l’éducation, la santé et la formation qualifiante des jeunes. Dans le domaine de l’éducation par exemple, les écoles ORA (Observer, Réfléchir-Agir) qui recevaient des enfants en majorité autochtones étaient confrontées à de sérieux problèmes dont le manque d’enseignants. Ainsi, sur les 184 enseignants formés et pris en charge par le projet dans la Likouala, 25 enseignent actuellement dans ces écoles. Pour faciliter l’apprentissage, Lisungi a remis des kits scolaires composés, entre autres, de tenues, ardoises, cahiers, stylos, boîtes mathématiques, boîtes de craies et de livres de français et mathématiques à 3 807 enfants autochtones.

Développer de nouvelles habitudes

Dans le secteur de la santé, à travers le Financement basé sur la performance, le projet a signé des contrats avec différents Centres de santé intégrés (CSI) pour recevoir et soigner gratuitement les malades autochtones. Ce sont les cas des CSI de Dongou et d’Enyellé qui reçoivent les autochtones presque tous les jours pour les consultations prénatales et autres examens médicaux. Les autochtones, grâce à la gratuité des soins de santé, ont adopté de nouvelles habitudes et vont régulièrement se faire consulter, ont témoigné les agents de santé.

Concernant la formation qualifiante, Lisungi a formé 900 jeunes déscolarisés issus du département de la Likouala. Parmi eux figurent 43 autochtones dont 7 à Enyellé, 20 à Bétou et 16 à Impfondo. A l’exception de quelques cas d’abandon, la majorité des autochtones ont suivi leurs formations jusqu’à la fin. C’est le cas de Marie et Sophie, autochtones habitant la ville d’Impfondo, qui apprennent la coupe et couture à l'atelier Biso na Biso. « Je donne une note de 20/20 à Lisungi parce qu’il m’a permis d’apprendre un métier et de développer mes connaissances. Je perdais mon temps pour rien, aujourd’hui je suis en phase d’apprentissage d’un métier et je suis très heureuse. L’arrivée du projet Lisungi nous a facilité la vie dans la mesure où nous sommes bénéficiaires de la gratuité des soins de santé », ont-elles souligné.

Grâce à la formation reçue, certains jeunes autochtones ont décroché des emplois dans des sociétés de la place. C’est le cas de Laurent Mombassa vivant à Bétou, formé en mécanique, qui a été recruté en juillet 2023 par la société Likouala-Timber. « J’ai été bénéficiaire d’une formation en mécanique initiée par Lisungi. Après la formation, j’ai postulé à Likouala-Timber qui m’a par la suite recruté. Je souhaite que ce projet continue afin de permettre aux autres jeunes non formés de notre localité d’en bénéficier également », a-t-il indiqué.

Pérenniser les actions

Les allocations de Lisungi ont, par ailleurs, donné la possibilité aux ménages autochtones qui vivaient autrefois de la pêche, la chasse et de la cueillette de se lancer dans des activités génératrices de revenus. A l’instar des bénéficiaires d’Enyellé qui ont formé un groupement dénommé : « Femmes autochtones d’Enyellé ». Ces femmes cultivent du manioc et du maïs sur une superficie de 5 ha. « Cette idée de Lisungi de financer ou de soutenir les coopératives est très intéressante dans la mesure où elle nous a permis de sortir des forêts pour intégrer la ville et de se lancer dans des activités génératrices de revenus afin de subvenir à nos besoins. Cela participe également à notre épanouissement et nous remercions le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, pour cette belle initiative », a reconnu la responsable du groupement.

En effet, le projet Lisungi a permis à la population autochtone d’améliorer leurs conditions de vie. La majorité des bénéficiaires ont abandonné leurs huttes et ont investi dans la construction des habitations en matériaux durables. Les allocations perçues leur ont permis de se stabiliser et leur mode d’habillement a changé. Véronique Nziba est mère de neuf enfants.  « L’aide de Lisungi m’a permis de m’offrir une maison, de l’équiper et de vêtir mes enfants. De sans-abris, nous avons aujourd’hui un toît grâce au projet Lisungi », s’est-elle réjouie.

Notons qu’en 2019, la population de la Likouala était estimée à 224.906 habitants dont 13.500 autochtones. Le projet Lisungi prend en charge 1.534 ménages autochtones, soit 11.32%. Un nombre jugé insuffisant. D’où la nécessité de maintenir ce genre d’actions dans la durée en incorporant un maximum de ménages. Le projet Lisungi est cofinancé par le gouvernement et la Banque mondiale.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les membres d’un ménage bénéficiaires de Lisungi Les bienfaits du projet Grâce au projet, des ménages améliorent leurs conditions/DR

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