Processus électoral : l’Asadho et Justicia fustigent les attaques à l'approche des élections générales

Lundi 30 Octobre 2023 - 15:12

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Les deux organisations notent que les spectres d’une violence intercommunautaire sont visibles à la veille de l’ouverture des audiences de la Cour constitutionnelle siégeant en matière de contentieux de candidatures à l’élection présidentielle dont les causes concernant le président Felix Tshisekedi et Moise Katumbi seront appelées. Elles font remarquer que, dans les réseaux sociaux, des appels à des attaques physiques sur fond tribal entre les communautés katangaises et kasaïennes sont distillées à longueur des journées.

Les organisations congolaises de promotion et de protection des droits humains, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) et Justicia ASBL ont exprimé leur inquiétude au sujet de la monté des actes de violence physique et verbale dans les provinces issues du découpage du Grand-Katanga depuis quelques mois déjà. Ces deux ONG ont invité les acteurs politiques, toutes tendances confondues, les acteurs sociaux et religieux de prendre cette affaire de  de tension sociale sur fond tribal entre la population du Grand-Kasaï et celle du Grand-Katanga au sérieux en faisant tout ce qui est possible pour éviter des affrontements interethniques. Tout en encourageant à l’impartialité et à l’indépendance de la Cour constitutionnelle dans l’examen des contentieux électoraux, ces organisations ont dit encourager les juges de la Cour constitutionnelle à rendre des arrêts qui garantiront la paix et la stabilité sociale qui renforceront la démocratie et l’Etat de droit dans le pays.

L’Asadho et Justicia ont, en effet, noté que le 26 octobre vers 19h30, six personnes non autrement identifiables, de sexe masculin dont l’âge varie entre 25 et 35 ans ont menacé de mort le président de Justicia, Me Timothée Mbuya, sur l’avenue Biayi, tronçon compris entre les avenues De la Révolution et Kilelabalanda. Selon les deux ONG, ces assaillants auraient associé son appartenance kasaïenne par la couleur de sa peau et auraient prononcé contre lui des paroles hostiles en Swahili : « Iyi bwekunda, ni bwa ba kasai » ; « Mweye ba kasai, munanza tena kukombanisha ba katangais ? Muna weka banduku yenu ku Cour constitutionnelle njuu bamutoshe Katumbi ku liste ya ba candidats ? Tuta mitshoma paka saa mu 1991 ». Dans ces propos, les assaillants auraient vu dans le teint clair de Me Mbuya, un ressortissant de la province du Kasaï, et auraient accusé les Kasaïens de reprendre les provocations sur les Katangais. Ils auraient aussi accusé les Kasaïens d’avoir placé les leurs à la Cour constitutionnelle pour invalider la candidature de Moise Katumbi de la liste des candidats présidents de la République. Pour conclure, ils auraient fait la menace de les bruler vifs, comme en 1991.

Me Timothée Mbuya n’aurait eu la vie sauve qu’en répliquant qu’il était défenseur des droits de l’homme bien connu, notamment à travers les médias et qu’il ne prenait pas part aux jeux politiques. « L’une des personnes, membre de ce groupe, a reconnu formellement Me Timothée en le qualifiant de défenseur de la population », se sont réjouis les deux organisations dans un communiqué conjoint signé le 26 novembre. Et de regretter que certaines personnes d’appartenance kasaïenne soit par dicton soit identifiées comme telles, puissent déjà faire les frais surtout dans des milieux plus reculés des provinces de l’ex- Katanga. Les deux ONG déplorent les propos contenus dans une vidéo devenue virale en Tshiluba, tenus par le gouverneur du Kasaï central, M. John Kabeya, lors d’un rassemblement populaire, disant que les candidats présidents de la République autres que Felix Tshisekedi iraient battre campagne dans d’autres provinces, pas au Kasaï central. « Ces propos constituent une atteinte grave aux libertés politiques garanties par la Constitution et les autres lois de la République », ont souligné ces deux organisations. Et d’exiger la présentation publique des excuses par ledit gouverneur alors qu’elles demandent au gouvernement de les condamner et d’ouvrir une enquête contre ce gouverneur sur ces propos incendiaires aux conséquences incalculables.« Et, il est fort à parier que les arrêts de la Cour constitutionnelle sur ces différents contentieux pourront soit ramener la paix et la sérénité pour les élections de décembre 2023, soit envenimer la situation », ont-elles averti.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Me Timothée Mbuya et Me Jean-Claude Katende lors d'un point de presse commun à Kinshasa/Adiac

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