Est de la RDC: Mme Suzanna Tkalec préoccupée par la multiplication des incidents sécuritaires

Samedi 18 Novembre 2023 - 13:58

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La coordonnatrice humanitaire par intérim, Mme Suzanna Tkalec,  en a appelé toutes les parties au conflit à l'est du pays à assurer la libre circulation et sans entrave des travailleurs humanitaires. Elle a également demandé que des mesures soient prises pour prévenir les dommages et les attaques contre les infrastructures civiles, y compris les structures de santé et les écoles.

Citant le rapport des sources humanitaires, Mme Suzanna Tkalec  a regretté que, dans la matinée du 13 novembre, des individus armés aient attaqué un convoi humanitaire dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu. Au cours de cette attaque, a-t-elle noté, deux travailleurs humanitaires ont été enlevés, et trois de leurs véhicules ont été incendiés. Dans un communiqué du Bureau de l'ONU pour la coordination de l'aide humanitaire, elle a exprimé sa profonde préoccupation face à ce qu'elle qualifié de multiplication des attaques contre les travailleurs humanitaires et la détérioration continue de la situation sécuritaire dans l'est du pays. Mme Tkalec a fermement condamné cet acte et invité les acteurs armés à préserver l’espace humanitaire et à respecter le droit à l’assistance des personnes dans le besoin. "Cette situation a un impact grave sur l’accès humanitaire", a-t-elle prévenu. Il est, en effet, indiqué que plusieurs incidents ont directement ciblé des acteurs humanitaires au cours du mois d’octobre.

Au Nord-Kivu, a expliqué Ocha dans ce communiqué, un travailleur humanitaire a été enlevé à Masisi, tandis que des incidents graves contre un convoi humanitaire à Ocha ont obligé plusieurs acteurs humanitaires à suspendre leurs opérations en cours, privant ainsi d’assistance plus de 100 mille personnes dans le besoin. Dans la dernière semaine d’octobre, a fait savoir l'agence onusienne, des éléments armés ont blessé par balle un infirmier dans un centre de santé appuyé par une ONG humanitaire dans la localité de Fataki au nord de Bunia, dans la province de l’Ituri. Alors que depuis le début de l'année, a souligné ce bureau, plus de 217 incidents sécuritaires ont directement ciblé les travailleurs humanitaires, causant au moins trois morts et une vingtaine de blessés. "Près d’une trentaine de travailleurs humanitaires ont été enlevés entre le 1er janvier et le 13 novembre 2023", a souligné Ocha. L'agence onusienne a également indiqué que les récents affrontements entre les acteurs armés dans la province du Nord-Kivu ont occasionné le déplacement de plus de 450 mille personnes depuis début octobre. Selon le bureau, les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri abritent à elles seules plus de 5,5 millions de personnes déplacées.

Dans ce contexte d’insécurité très préoccupant, les partenaires humanitaires maintiennent néanmoins leur présence sur le terrain et intensifient leur engagement en fournissant de l'eau, de la nourriture, des soins de santé et des abris, là où c’est possible. Depuis juillet 2023, environ 3 millions de personnes ont bénéficié d'une assistance humanitaire vitale dans les zones touchées par les conflits au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri. "Cependant, de nombreux besoins restent non couverts en raison de la restriction de l'accès due à la détérioration continue du contexte sécuritaire", a souligné la coordonnatrice humanitaire par intérim citée par Ocha. "J’appelle toutes les parties au conflit à assurer la libre circulation et sans entrave des travailleurs humanitaires. Je demande également que des mesures soient prises pour prévenir les dommages et les attaques contre les infrastructures civiles, y compris les structures de santé et les écoles", a indiqué la coordonnatrice humanitaire par intérim. Mme Suzanna Tkalec s'est, par ailleurs, réjouie de la libération, le 13 novembre, des travailleurs humanitaires enlevés "Je salue la libération saine et sauve des deux travailleurs humanitaires, intervenue tard dans la soirée du lundi 13 novembre", a-t-elle fait savoir. Toutefois, elle a rappelé que les humanitaires ne sont pas des cibles. "L’enlèvement des humanitaires est inacceptable et constitue une violation grave du droit international humanitaire", a insisté la coordonnatrice humanitaire par intérim.

Lucien Dianzenza

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