Portrait : Judi Osseté entre passion et profession

La passion de Judi Osseté pour la musique se révèle en 1996, alors qu’il n’avait que 9 ans et suivait les pas de sa grand-mère, chanteuse et membre dans une association de danse traditionnelle à Makoua, dans le département de la Cuvette. Il a intégré un groupe de la contrée en qualité de danseur. En 2000, il s’intéresse au piano qu’il a acquis grâce à l’apport de son père. « C’est en 2001 que mon père m’a acheté un piano semi-moderne et je me suis perfectionné avec l’aide d’un grand-frère qui s’appelait Bienvenu », se souvient l’artiste.

 Chemin faisant, Judi Osseté rêve plus loin. Il est sociétaire de l’orchestre Formule Musica que dirigeait Bic Rouge, toujours à Makoua, en tant que synthétiseur. En 2002, il a presté auprès de Pamphile Ibambo de la chorale Saint Denis de Makoua. De 2006 à 2009, il s’est retrouvé à Ouesso pour poursuivre ses études secondaires, mais son désir pour la musique s’accentue. Alors, il se lance dans le gospel (musique religieuse) comme synthétiseur et chantre.

Lorsque Judi Osseté satisfait à son baccalauréat en 2009, il a déposé ses valises à Brazzaville. A l’occasion de la campagne d’évangélisation de l’église  Alliance en 2015, il rencontre un ami d’enfance, Davy Kassa, qui lui fait part de son projet de création d’un groupe de musique tradi-moderne. De là, est né Kingoli Les 3 combattants, puis Kingoli Les combattants.  Au regard des différents conflits survenus  au niveau de la diaspora des deux Congo en Europe avec le phénomène des combattants, il était nécessaire de changer ce nom, se souvient l’artiste. « C’est Beethoven Germain Yombo Pella qui nous conseille de changer ce nom. Après concertation, Davy Kassa a proposé le nom de Kingoli Universel et j’ai approuvé l’initiative », se rappelle Judi Osseté.

Au départ, au sein du groupe tradi-moderne Kingoli Universel, les choses n’étaient pas faciles  pour lui. Avec l’aide de ses collègues, à l’instar d'Abona solo et Victor synthé, il s’est adapté au rythme de Kingoli. Ainsi, Judi Osseté jouait au piano et chantait en sa langue  maternelle Akoua. Son talent s’exalte un jour au cours des répétitions du groupe où Davy Kassa lui suggère de chanter avec lui. « Depuis ce jour, je me suis adapté et je chante Kingoli jusqu’aujourd’hui », reconnaît Judi Osseté.

Depuis septembre 2017, il quitte Brazzaville afin de se baser à Ouesso pour les raisons de service. Mais Judi Osseté n’entend pas abandonner la musique et son orchestre. « Malgré la distance, je suis toujours membre du groupe Kingoli Universel du président Davy Kassa. De loin ou de près, nous sommes ensemble. Lors du décès de mon père à Brazzaville, le président Davy Kassa et le groupe m’ont assisté moralement et financièrement. Chaque fois, pour la bonne marche de l’orchestre, je discute au téléphone avec les autres artistes y compris notre président, Davy Kassa », explique-t-il.

Sa passion pour la musique l’a motivé à monter un studio d’enregistrement à Ouesso où beaucoup de jeunes talents émergent dans cette contrée. C’est pendant ses jours de repos que Judi Osseté se consacre à la musique. « J’ai acheté tout le matériel de musique pour la bonne marche de la musique du département de la Sangha. Le studio est géré par Tata  Chilo qui est ingénieur de son, synthétiseur, chanteur et arrangeur », précise-t-il.

Mais son ambition légitime est de construire et d’installer un studio moderne à Ouesso et à Makoua, en vue de l’enregistrement et de la production de clips vidéos. Pour ce qui est du studio de Ouesso, les travaux sont en cours de réalisation. De même, il entend produire son album solo ainsi que Kingoli Universel tout en organisant des tournées à travers le pays.

Depuis que Judi Osseté a amorcé sa carrière artistique, il a enregistré des échecs et des succès. Concernant les succès, il se rappelle leur première production avec la maison GPY qui a permis au groupe Kingoli Universel d’acheter ses premiers instruments de musique. Aussi, de leur prestation et production sur un même podium avec des artistes de renom et de grands orchestres étrangers pendant les événements culturels.

Bon vent l’artiste !