Action climatique : la RDC invitée à renforcer ses investissements publics

Vendredi 24 Novembre 2023 - 8:13

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La République démocratique du Congo (RDC) devrait se doter, dans les meilleurs délais, d'institutions plus solides et résilientes. Dans le cas contraire, met en garde le Groupe de la Banque mondiale (GBM) dans son dernier rapport national sur le climat et le développement (CCDR), il y a un risque très élevé que le changement climatique ne réduise à néant les gains durement acquis par le pays, notamment dans le domaine du capital humain. Selon les experts, 16 millions d'individus pourraient entrer dans la catégorie des personnes pauvres d’ici à 2050.

La menace est bien réelle pour la RDC qui possède la moitié des forêts d’Afrique, d’importantes ressources en eau et des réserves minérales essentielles à la transition verte. Seulement voilà, ces richesses ne profitent pas suffisamment à l’action climatique mondiale, du moins pour l’heure. Cette situation la met en difficulté dans sa posture de « pays solution » au changement climatique, tout en générant des revenus pour renforcer sa résilience et une croissance durable à faible émission de carbone. En l’absence de tout recadrage, le changement climatique devrait entraîner des dégâts énormes, notamment sur le plan du capital humain.

Dans son rapport très commenté depuis sa publication, il y a quelques jours, le GBM dresse des perspectives plutôt sombres si le pays n’arrive pas à se doter d’institutions plus solides et plus résilientes, à faire face aux conflits et à investir substantiellement afin d’atteindre ses objectifs climatiques. En arrivant même à maintenir la trajectoire de la croissance (plus de 8 % en 2022), l’absence de mesures dans le domaine climatique pourrait avoir des répercussions sérieuses. Les quelques chiffres disponibles indiquent une perte de 4,7 % à 12,9 % du produit intérieur brut d’ici à 2050 et 16 millions de pauvres supplémentaires à la même échéance.

D’où l’appel à des investissements et autres politiques inclusives supplémentaires pour consolider la croissance économique et la durabilité des moyens de subsistance. Les investissements publics nécessaires pour compenser partiellement les risques liés au changement climatique sont estimés à environ 10,9 milliards de dollars américains d’ici à 2050. Il s’agira, par exemple, de construire des infrastructures de transport améliorées, d’atténuer les impacts sanitaires du réchauffement climatique sur la productivité du travail et de réduire les risques d’inondations en milieu urbain. Avec des politiques appropriées, les forêtscongolaises pourraient générer une valeur estimée entre 223 et 398 milliards de dollars américains par an au carbone stocké et aux services écosystémiques associés nécessaires pour atténuer les impacts des catastrophes et renforcer la résilience des communautés de la RDC. Sans une protection avérée, ces mêmes forêts perdront 40 % de leur étendue actuelle. 

Laurent Essolomwa

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