Interview. Anicet Massengo Ngudi Nganga : « Nous célébrons la semaine de Matsoua »

Jeudi 4 Janvier 2024 - 18:27

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La communauté matswaniste de Brazzaville organisera, du 13 au 17 janvier,  la semaine "Mfoumou Matsoua". Un devoir de mémoire pour cette église Ngunza qui lui donne une dimension hautement spirituelle. Dans l’interview que nous a accordée Anicet Massengo Ngudi Nganga, chef spirituel de cette église, il en dégage les enjeux et déroule les différentes activités prévues à cet effet.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Vous organisez, du 13 au 17 janvier, la semaine mastsouaniste. De quoi s'agit-il ?

Anicet Massengo Ngudi Nganga (A.M.N.N.) : Effectivement, nous célébrons la semaine de Mfoumou Matsoua, parce qu’il est né le 13 janvier et a disparu le 17 janvier. C’est pour cela que nous englobons la naissance, la mort et la renaissance. Et le thème qui a été retenu pour cette année est « Chaque jour, créez votre histoire, chaque chemin que vous empruntez, laissez votre héritage ». En rapport avec ce thème, nous aurons une série d’activités. Le 13 janvier, nous aurons des conférences-débats ; le 14 et le 15 janvier, nous aurons des journées portes ouvertes pour les membres de la communauté et d’autres personnes de l’extérieur qui pourront exposer des produits liés à nos pratiques. Le 16, nous aurons une animation culturelle. Tout cela va se passer à notre siège situé au 12-14 rue Nkouka Batéké, à Bacongo, Brazzaville.

L.D.B.C : Quelle est la dimension que vous donnez à la cérémonie de cette année ?

A.M.N.N. : Vous savez qu’une terre ou un pays n’est pas seulement dirigé par des vivants. Mais un pays peut aussi être dirigé par des gens que nous ne voyons pas : des invisibles. Et André Grenard Matsoua est parmi ces hommes qui ont œuvré pour le bien de l’humanité. Il est pour nous un messie. Car il a été créé pour nous éclairer. Cela a été prophétisé par Mfoumou Kimbangu qui disait que « celui qui viendra secouer le colonialisme, viendra de l’autre côté du fleuve Congo ».

L.D.B.C : Peut-on dire que cette commémoration est mémorielle ?

A.M.N.N.: C’est un devoir de mémoire. Vous savez, chaque peuple a ses symboles. Chaque peuple aussi a son histoire. Cette histoire constitue pour lui un repère. Et Dieu a toujours envoyé des hommes éclairés qui sont des repères ; nous nous inspirons d’eux pour avancer. Sinon, nous naviguons à vue. C’est pour cela que Mfoumou Kimbangu, Matsoua et Kimpa Vita sont des grands symboles pour notre communauté spirituelle.

L.D.B.C : En quoi la commémoration de cette année est-elle différente de celles du passé ?

A.M.N.N. : Vous savez que c’est l’eau du fleuve. Elle n’est pas la même qui nous baigne toutes les fois que nous y allons nous laver. A chaque fois, nous allons vivre apparemment le même événement à la même période, mais cela n’a pas la même chaleur. La particularité, en un mot, c’est un problème spirituel. Nous disons que nous voyons avec le cœur, nous écoutons avec et nous marchons avec le cœur. Il y a des choses, il n’y a que le cœur qui les entend. Parce que ce sont des choses que les yeux ne peuvent pas voir et que les oreilles ne peuvent pas entendre.

L.D.B.C : Comment avez-vous clôturé l’année 2023 ?

A.M.N.N. : L’année 2023 a été une bonne année pour la communauté Ngunza matsouaniste. Tout notre programme a été exécuté ainsi que notre budget.

Propos recueillis par Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Anicet Massengo Ngudi Nganga

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