Crues du fleuve Congo et ses affluents : une dizaine de provinces sous les eaux

Samedi 13 Janvier 2024 - 19:06

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Kinshasa, Tshopo, Mongala, Équateur, Kongo central, Maï-Ndombe, Sud-Ubangi, Nord-Ubangi, Kasaï, Kasaï central, Sud-Kivu, la Lomami, la Tshuapa et le Kwilu sont les quatorze provinces les plus touchées. Lors de la 121e réunion du Conseil des ministres le 12 janvier, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a exprimé ses inquiétudes sur le risque des épidémies, même si le majestueux cours d’eau entame déjà sa phase de décrue.

La dégradation rapide des conditions sanitaires est perceptible dans une ville comme Kinshasa, traversée par une vingtaine de rivières responsables de la plupart des inondations dans plusieurs de ses quartiers. A l’instar d’autres pays dans le monde, la République démocratique du Congo (RDC) est affectée cruellement par la crue exceptionnelle du fleuve Congo. Depuis plusieurs semaines, des quartiers entiers de la ville province de Kinshasa sont sous les eaux infectées, des immondices et toutes formes de déchets. Des conditions sanitaires extrêmement catastrophiques qui font craindre désormais des épidémies.

Du côté du gouvernement, la question a constitué l’un des thèmes majeurs de la déclaration du président Tshisekedi au cours du 121e Conseil des ministres. Dans sa lecture du compte rendu, le porte-parole du gouvernement a annoncé le processus de décrue du fleuve Congo depuis le 11 janvier. Toutefois, il faudra du temps pour que le cours d’eau revienne à sa taille normale. Pour l’heure, il est difficile de déterminer avec précision le coût des dégâts causés par les inondations de ces dernières semaines. En raison des sinistres signalés, l’exécutif central appelle à la vigilance sur l’évolution des conditions sanitaires. Le Conseil des ministres a insisté sur la nécessité de garantir une meilleure résilience des infrastructures face à ce genre de catastrophe. Par ailleurs, le gouvernement, sous la supervision du Premier ministre, Sama Lukonde, est invité à prendre des mesures pour la prise en charge des sinistrés et à assurer une veille pour prévenir la possible apparition des épidémies.

Si les autorités continuent à lier la catastrophe à une série d’événements en cours au niveau international, dont les origines ne dépendent pas directement d’une quelconque politique humaine, beaucoup d’experts ont regretté la timidité des mesures au regard des grandes failles observées au cours de la gestion de cette catastrophe. Aucun chiffre précis sur l’aide aux sinistrés et éventuellement la réparation d’ouvrages publics endommagés, notamment dans les quartiers Kinsuka (ponts, etc.) et Mbudi, à Kinshasa-Ouest. En fait, depuis la crise similaire signalée le 17 décembre 1961, la RDC n’a jamais songé à mettre en place des politiques d’anticipation rigoureuses. Plus de soixante ans après, le pays donne l’impression de subir un phénomène pourtant prévisible. D’autres phénomènes climatiques plus violents pourront se produire à l’avenir. Il faudrait y faire face avec des politiques d’anticipation claires pour les encadrer faute de les maîtriser. Entre-temps, il y a cet appel des Nations unies après la fin de l’année la plus chaude jamais enregistrée. Celles-ci invitent les nations à abandonner les combustibles fossiles.

Laurent Essolomwa

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