Afrique : combattre le terrorisme avant qu’il ne devienne incontrôlable

Dimanche 28 Janvier 2024 - 23:15

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L’Afrique est devenue en quelques années l’épicentre mondial du terrorisme et la communauté internationale doit « combattre cet enfer maintenant, avant qu’il ne devienne incontrôlable », a déclaré le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres.

« Partout sur le continent, Daech, Al-Qaïda et leurs affiliés exploitent la dynamique des conflits locaux et les fragilités pour faire avancer leur agenda, tout en déchiquetant le tissu social de pays entiers avec de la violence, de la méfiance et de la peur », a dit  Antonio Guterres, lors d’une réunion ayant pour thème la coordination des initiatives antiterroristes en Afrique, notant qu’en Somalie, Al-Shabaab est « sous pression, mais loin d’être vaincu » ; que dans l’Est de la République démocratique du Congo, « les terroristes continuent de s’en prendre aux civils, tout en élargissant leurs zones d’opérations » ; que le terrorisme reste une menace active dans le Nord du Mozambique ; que dans tout le Sahel, les hostilités accrues entre groupes terroristes luttant pour le contrôle du territoire et les trafics « créent rien de moins qu’un enfer sur terre pour les innocents pris au piège » ; et que la menace s’étend rapidement aux pays côtiers, comme le Bénin et le Togo. « Dans tous les cas, ce sont les civils qui paient le prix le plus élevé », a-t-il ajouté, appelant à « combattre cet enfer maintenant, avant qu’il ne devienne incontrôlable ».  Il a noté un certain nombre d’exemples positifs d’États membres et d’organisations sous-régionales intensifiant leur lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, citant le Groupe de travail multinational du bassin du lac Tchad pour lutter contre Boko Haram, la Mission de transition de l’Union africaine (UA) en Somalie, et les efforts de la Communauté de développement de l’Afrique australe et du Rwanda pour lutter contre le terrorisme dans le Nord du Mozambique.

« Nous travaillons nous-mêmes en étroite collaboration avec l’Union africaine, la Cédéao, et d’autres en matière de prévention, d’assistance juridique, d’enquêtes, de poursuites, de réintégration et de réadaptation, ainsi que de protection des droits de l’homme - y compris notre soutien aux pays dans la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies »,  a expliqué le secrétaire général.

Un autre signe de progrès a été, selon lui, l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies du financement des opérations de soutien à la paix dirigées par l’UA. Antonio Guterres a jugé nécessaire « une action urgente, d’une ampleur bien plus grande que celle que nous avons vue jusqu’à présent ». Si le terrorisme trouve son foyer dans la fragilité et l’instabilité, les efforts doivent être ancrés dans un développement durable et inclusif, selon lui. « Le Nouvel agenda pour la paix met un nouvel accent sur la prévention. Il fait le lien entre l’investissement dans le développement, la construction de structures de gouvernance solides et de systèmes judiciaires auxquels les gens peuvent avoir confiance, et la création d’une paix durable », a-t-il souligné. Des efforts doivent aussi être ancrés dans les droits de l’homme, alors que le terrorisme représente un déni de ces droits.

Les femmes et les filles en première ligne

La réponse collective au terrorisme doit être fondée sur le respect des droits de l’homme, l’État de droit et la recherche de la paix, a indiqué le patron de l’ONU, notant que les femmes et les filles sont souvent les premières-et les plus gravement-touchées par le terrorisme- de nombreux groupes terroristes ayant une stratégie commune. Pour le secrétaire général adjoint à la lutte contre le terrorisme et président du Comité de coordination du pacte contre le terrorisme, Vladimir Voronkov, endiguer la menace terroriste croissante à travers le continent « exige une réponse plus robuste qui s'appuie sur les meilleures connaissances, c'est-à-dire bien coordonnée et adéquatement financée ». Il pense que « ce pacte nous fournit un cadre de collaboration efficace pour soutenir les efforts antiterroristes des États membres et témoigne de notre engagement commun en faveur d’un monde sans terrorisme ».

Noël Ndong

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