Droits de l'homme: la détention prolongée du journaliste Mabala inquiète l'Olpa

Jeudi 1 Février 2024 - 17:11

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L'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) se dit très préoccupée par la détention prolongée de Blaise Mabala, journaliste à la radio Même morale FM, station privée émettant à Inongo, chef-lieu de la province de Maï-Ndombe.

 L'organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de la presse exige la relaxation immédiate ainsi que le rapatriement à Inongo de Blaise Mabala. Le journaliste, fait savoir l'Olpa, croupit actuellement à la prison centrale de Makala, après son arrestation, le 29 décembre 2023, à  Inongo, et son transfèrement, le 24 janvier 2024, à Kinshasa dans les conditions infrahumaines. Sa détention procède d’une plainte de la gouverneure de la province de Maï Ndombe, Rita Bols, qui l'a accusé de diffamation, d’injures publiques et d’outrage à l’autorité.

Ces accusations sont consécutives à la diffusion, le 4 décembre 2023, sur les antennes de la radio Même morale FM, d’une émission à téléphone ouvert intitulée « Loba toyoka », en français «Parle, nous t’écoutons », présentée par Blaise Mabala. "Au cours de l’émission, M. Jack’s Mbombaka, vice-gouverneur de  province de Maï Ndombe et propriétaire de la radio Même morale FM, a réagi à plusieurs questions des auditeurs très critiques sur la gestion de la province", a expliqué l'Olpa.

Une détention controversée

Selon Olpa, depuis le transfèrement du journaliste à Kinshasa, le 24 janvier, et son incarcération à la prison centrale de Makala, le 27 janvier, il n’a pas encore été verbalisé par un magistrat. Pour cette organisation, la régularité de sa détention suscite donc controverse. "Il est clair que le journaliste paie le prix de sa relation de subordination avec le vice-gouverneur de province qui ne serait plus en odeur de sainteté avec la gouverneure titulaire", a révélé l'Olpa. Et de noter que l'action pénale mise en mouvement devant le Parquet près la Cour de cassation viserait vraisemblablement le vice-gouverneur de province. Cette organisation trouve, par ailleurs, curieux que ce dernier ne soit pas inquiété, les autorités  judiciaires ayant choisi de s’acharner sur le plus faible.

Sans se prononcer sur le fond de l’affaire, Olpa dénonce une justice de deux poids deux mesures qui bafoue les principes de la bonne administration de la justice et violent manifestement la législation nationale ainsi que les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits humains.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le journaliste Blaise Mabala

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