CAN 2023 : En RDC, entre déception du résultat et soutien aux victimes des conflits

Marina, 21 ans, est en larmes mercredi soir à Kinshasa. Comme des millions de Congolais, elle a voulu croire à une victoire des "Léopards" en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations.

Mais non, la Côte d'Ivoire a gagné, 1 but à 0, privant quatre-vingt-quinze millions de Congolais d’une liesse fédératrice.

Parmi les centaines de Kinois qui s'étaient rassemblés à la terrasse d'un bar du quartier populaire de Bon-Marché pour suivre le match à la télé, la jeune femme cherche une explication. "L'arbitre était contre nous", lance-t-elle.

Cinquante ans après son dernier trophée, en 1974, à l'époque où le pays s'appelait Zaïre, le miracle n'a pas eu lieu.

La soirée avait pourtant bien commencé dans la capitale réputée festive et musicale.

Sur Nyangwe, une des rues les plus animées de Lingwala, dans le Nord de la ville, les Kinois, bière à la main, vêtus du maillot des Léopards ou couverts du drapeau national, ont pris d'assaut toutes les terrasses, où le son de la musique rivalise avec les commentaires du match diffusé par les téléviseurs et écrans géants. 

« Silence, on tue », un slogan de soutien pour les victimes de violences

A l'autre bout de l'immense pays, ce qui marque, ce sont les brassards noirs portés par les joueurs et ces mains éloquentes sur la tempe et la bouche pour dénoncer le silence de la communauté internationale face aux violences qui perdurent depuis des années dans l’Est du pays.

Ce signe de solidarité avec les victimes des violences armées dans l'Est, en particulier dans la province du Nord-Kivu, restera l’un des moments fort de cette Coupe d'Afrique des nations (CAN).

Mercredi, les combats se sont intensifiés dans la région, où au moins six personnes ont été tuées et des dizaines blessés.